La mission de l’ONU au Mali va quitter le pays. Avec 15.000 employés dans le pays, la Minusma était devenue, depuis 2013, partie intégrante du paysage et jouait un rôle important dans le dispositif humanitaire. Il y a une grande inquiétude au sein des ONG, explique un chef de mission basé à Bamako, qui préfère rester anonyme. La fin de la Minusma va fatalement se traduire par une baisse de l’accès humanitaire, surtout dans le nord du pays.
Pourtant, la situation humanitaire du Mali ne s’améliore pas: à ce jour, 2,3 millions de Maliens sont en insécurité alimentaire, selon l’ONU, et les violences continuent. Selon l’ONG Acled, l’année 2022 fut l’année la plus violente jamais recensée (avec 630 incidents enregistrés, contre 498 en 2021).
Déstabilisation des équilibres fragiles
Si le mandat de la Minusma proscrivait toute action offensive, et si, plus récemment, elle consacrait beaucoup d’effort à protéger ses propres éléments déployés sur le terrain, la mission de l’ONU participait à sécuriser les centres-villes du…