Le chef de la Transition malienne a fixé la fin de sa mission. Dans un décret publié le 6 juin, le Colonel Assimi Goïta a balisé le temps qu’il reste à son gouvernement pour passer la main à un régime civil. C’est une course contre la montre qu’il a engagée. Que fera maintenant la CEDEAO qui a différé ses sanctions contre le Mali lors de son dernier sommet extraordinaire ?
Le Colonel Assimi Goïta a signé un décret présidentiel le lundi 6 juin 2022. La substantifique moelle de ce décret est qu’il fixe la durée et quasiment la fin de la Transition malienne. A l’ausculter, on y apprend que la Transition malienne durera deux ans, c’est à dire 24 mois. C’est 6 mois de plus que ce que recommanderait la CEDEAO pour lever les sanctions contre le Mali.
Cependant, ce décret a une particularité. C’est qu’en fait les militaires maliens n’ont plus vraiment 24 mois à faire au pouvoir. Aussi curieux que cela puisse paraitre, le décret signé par Assimi Goïta a un effet rétroactif. En effet, selon les termes du décret, les 24 mois de la Transition prennent effet ou du moins ont pris effet à partir du mois de mars 2022. De ce fait, les militaires maliens ont donc déjà grignoté 4 mois sur les 24 qu’ils se sont donnés.
Le Colonel Assimi Goïta n’a plus donc que 20 mois pour pacifier le Mali et rendre le pouvoir aux civils. C’est un véritable challenge qui s’engage pour la sécurité du Mali et pour le retour à un régime civil. Les soldats maliens qui ont renversé Ibrahim Boubacar Kéita avaient une obsession: combattre le terrorisme, du moins juguler ses effets. Le Colonel Assimi Goïta et ses hommes mènent cette lutte avec acharnement.
Pour le Colonel Assi Goïta, il reste à convaincre les chefs d’Etat de la CEDEAO qui mettent le Mali au ban des nations ouest-africaines. Si un accord est trouvé, le Mali pourrait souffler économiquement. Et au plan politique, une décrispation avec ses voisins est vivement souhaité. Mais au niveau de la CEDEAO, il y a aussi des agendas cachés contre le Mali…
Source : Afrikmag