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Mali : l’attentat de Gao porte un rude coup à l’application de l’accord de paix

Une opération kamikaze fait 47 morts et des dizaines de blessés dans un camp militaire de l’armée malienneL’opération vise à faire dérailler l’accord de paix entre Bamako et les touaregs.

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Comme un terrible défi. Quatre jours après le sommet Afrique-France qui avait rassemblé, en sécurité, une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains à Bamako, un attentat sans précédent est venu rappeler la capacité de nuisance des terroristes au Mali. Le plus sanglant depuis l’intervention militaire française contre les djihadistes, il y a quatre ans,

Une attaque au camion piégé à l’intérieur d’un camp militaire à Gao, principale ville du nord du pays, a fait mercredi matin au moins 47 morts, en sus du kamikaze, ainsi que 115 blessés. Cette opération illustre à quel point la situation demeure dangereuse dans ce pays infiltré par des terroristes se réclamant d’Al Qaïda, qui font tout pour empêcher l’Etat de reprendre le contrôle du Nord du pays. Un deuil national de trois jours a été décrété par le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. Le président français François Hollande a fait part de son indignation.

Le camp visé mercredi à Gao abritait 600 hommes, des troupes gouvernementales ainsi que les membres de l’ex- rébellion touareg, qui se préparaient à effectuer ensemble une première patrouille « mixte », en vertu de l’accord d’Alger conclu en juin 2015 par le gouvernement malien et des mouvements touaregs. Ces patrouilles dites « mixtes » sont censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a estimé mercredi que l’attentat visait à « empêcher que le processus de paix et de réconciliation se poursuive ». A l’ONU, le sous-secrétaire général pour les opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a de son côté craint que la fenêtre d’opportunité pour trouver la paix au Mali ne se referme, en rappelant que les tentatives pour mettre sur pied des patrouilles mixtes avaient échoué pendant des mois, et que l’attentat de mercredi contre la première d’entre elle allait saper la maigre confiance entre les parties. « La tragédie de ce matin montre à quel point le terrorisme devient de plus en plus dangereux dans le Nord et le Centre du Mali », a-t-il souligné, en réclamant pour la Minusma, la force de maintien de la paix au Mali, davantage de matériel : hélicoptères, blindés, etc. Cette force internationale à laquelle participent 40 pays dont 17 africains, est forte de 13.000 hommes. Elle doit contribuer à la pacification d’un pays désertique grand comme 2,5 fois la France et peuplé de 16 millions d’habitants. Heureusement pour l’armée française, le camp visé à Gao n’est pas situé à proximité de sa base et il n’y a donc pas a priori de décès parmi les soldats français de l’opération Barkhane (4000 hommes au Sahel dont une base permanente à Gao).

L’application de l’accord d’Alger, qui prévoyait également la mise en place d’autorités intérimaires dans le Nord, patine au demeurant. Ce qui suscite l’inquiétude de la communauté internationale : l’ambassadeur de France à l’ONU a ainsi annoncé que Paris envisageait de proposer au Conseil de sécurité de une résolution qui sanctionnerait ceux qui, au Mali, entravent la mise en oeuvre de cet accord. Parallèlement à la reconstruction d’un appareil d’Etat corrompu et inefficace, la communauté internationale a promis des fonds importants pour le développement du Mali. Près de 3,4 milliards d’euros avaient été promis à la conférence de Paris de septembre 2015.

Y.B. et A.B.
Source: lesechos.fr

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