La force Barkhane a annoncé avoir éliminé Oumarou Mobo Modhi, qui était à la tête d’un réseau de poseurs d’engins explosifs improvisés.
La force antidjihadiste française au Sahel a annoncé vendredi avoir tué jeudi au Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso, un cadre présenté comme « important » au sein d’un groupe jihadiste spécialisé dans la pose de mines artisanales.
Oumarou Mobo Modhi, décrit comme étant à la tête d’un réseau de poseurs d’engins explosifs improvisés (EEI), a été « neutralisé » dans la région d’Hombori lors d’une opération de Barkhane « en coordination » avec les armées malienne et américaine, a indiqué Barkhane, employant le verbe communément utilisé pour signifier la mort de la cible.
L’armée américaine fournit du soutien en logistique et en renseignement aux forces françaises au Sahel.
Il pouvait commander jusqu’à “une centaine d’hommes”
Oumarou Mobo Modhi « était un chef de groupe important au sein d’Ansaroul Islam. Directement subordonné à Jafar Dicko, émir du groupe, il opérait dans la région de la RN16 (route nationale 16) entre Gossi et Gao et y supervisait en particulier la pose d’EEI », a dit Barkahne.
Les mines artisanales sont une arme de prédilection des djihadistes dans la zone.
Ce « chef de groupe respecté » pouvait « de manière ponctuelle prendre le commandement d’une centaine d’hommes pour mener des attaques d’envergure », a dit Barkhane.
La France “n’a pas vocation à rester” au Mali, assure Macron
Cette annonce intervient le jour du sommet Afrique-France, à Montpellier, réuni autour d’Emmanuel Macron. Le président en a profité pour évoquer le rôle de la France au Mali : « Je pense que nous n’avons pas vocation à rester, c’est pour ça que nous sommes en train de fermer des bases. A Tessalit ou à Kidal (nord du Mali), notre travail n’est pas d’avoir des bases militaires. L’Etat malien doit avant tout revenir ».
Ansaroul Islam, un groupe affaibli
Ansaroul Islam a été créé en 2016 du côté burkinabè de la frontière entre Mali et Burkina par Ibrahim Malam Dicko, un prêcheur burkinabè.
Ce groupe, d’abord établi dans le nord du Burkina Faso, a tissé des liens avec celui d’Amadou Koufa, appartenant à la nébuleuse Al-Qaïda au Sahel et opérant dans le centre du Mali. Il a revendiqué de nombreuses attaques dans le nord du Burkina Faso durant ses premières années d’activité.
Le nombre d’opérations revendiquées par Ansaroul Islam a drastiquement baissé après la mort d’Ibrahim Malam Dicko, remplacé par son frère Jafar Dicko. Des experts du conflit sahélien ont affirmé que ses membres avaient rejoint d’autres groupes djihadistes de la région, sans que cette information puisse être corroborée sur le terrain.
Le centre du Mali est l’un des principaux foyers du conflit sahélien. Seize militaires maliens y ont été tués mercredi dans une embuscade imputée aux djihadistes.
Source : lejsl