Les assises nationales, voulues par Assimi Goïta en préalable aux élections, doivent s’ouvrir ce 11 décembre. Déjà boycottées par une partie de la classe politique, elles sont désormais contestées par les signataires de l’accord d’Alger et par l’imam Mahmoud Dicko.
« Les conclusions des assises nationales ne sauraient nullement engager » le Cadre stratégique permanent (CSP), structure commune formée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rebelles), la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger (communément appelée « Plateforme ») et la Coordination des mouvements de l’inclusivité (CMI) formée aussi d’ex-rebelles, affirme un communiqué du CSP.
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L’organisation « unilatérale par le gouvernement a exclu les mouvements signataires » de l’accord d’Alger, signé en 2015. « Le CSP remarque également l’exclusion et la non prise en compte d’importants acteurs de la vie politique malienne », poursuit le communiqué.
Boycott de l’imam Dicko
Les « assises nationales de la refondation », préalables à la décision d’une date pour les élections, sont censées se tenir au niveau national du 27 au 30 décembre, après des rencontres au niveau local débutant ce samedi.
L’imam Mahmoud Dicko a fait savoir vendredi qu’il appelait également à ne pas y participer. « Aujourd’hui, nous sommes au regret de constater que les autorités de la transition s’adonnent de plus en plus au clanisme en mettant au second plan certains acteurs connus », indique dans un communiqué l’imam Dicko, figure de proue des manifestations de 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Mahmoud Dicko appelle donc ses partisans à « ne pas prendre part aux travaux des assises nationales tels que proposés par nos autorités », selon le texte du communiqué.
Les élections en jeu
Le président malien de la transition, le colonel Assimi Goïta, a estimé jeudi soir que ces assises « constitueront un moment privilégié d’examen collectif, de conscience et de prospective », une « occasion rêvée de suspendre les clivages pour créer une dynamique novatrice de mobilisation sociale ».
Avant le CSP, une dizaine d’organisations politiques maliennes, appelant à « l’organisation rapide » d’élections afin de rendre le pouvoir aux civils, avaient annoncé le 19 novembre leur refus de participer à ces consultations nationales voulues par le colonel Goïta, à la tête de deux coups d’État, en août 2020 et mai 2021.
Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga insiste sur la tenue de ces assises pour décider des suites de la transition, alors que Bamako a récemment notifié aux États ouest-africains que le Mali serait dans l’incapacité d’organiser ces élections d’ici février 2022, évoquant notamment l’insécurité dans les régions.
Source : Jeune Afrique Avec AFP