C’est désormais une réalité, les deux franchises GAT du Sahel, le JNIM et l’EIGS se livrent une guerre fratricide et sans merci, comme deux vipères se déchirant pour le même nid. Le dernier rebondissement dans cette lutte intestine serait la mort du n°2 de l’EIGS, Abdul Hakim al-Sahraoui dans les combats qui ont eu lieu dans le Liptako à la fin du mois de juin. Une perte qui pourrait entrainer des représailles sanglantes.
Depuis le début de l’année 2020 « l’exception sahélienne », comme l’avait surnomméWassim NASSER, n’existe plus. L’EIGS et le JNIM se déchirent pour contrôler les territoires, le pouvoir etles trafics d’armes, de drogues et d’or. Des appels à frapper la concurrence avait été lancés par les leaders de deux camps qui ne trouvaient pas de terrain d’entente. Des dizaines de combattants sont morts dans ces luttes intestines. L’EIGS a subi de sérieuses défaites qui l’a obligé à se retirer vers le NIGER.
Le sang appelle le sang
La branche sahélienne de Daesh y a reconstitué ses forces pour prendre sa revanche et c’est ce qu’elle tente de faire depuis quelques semaines maintenant, en franchissant le fleuve Niger dans l’autre sens cette fois-ci. On a vu alors de nouveaux affrontements éclater dans le Liptako et le Gourma, au Mali ou au Burkina. Et c’est lors de ces affrontements que le bras droit d’Abu Walid al Sahraoui aurait été mortellement blessé.
Pas de pardon chez l’EIGS ! Le sang appelle toujours plus de sang ! Il est évident qu’en haut lieu on veut désormais se venger.
Œil pour œil, dent pour dent et n°2 pour n°2…
En tout cas c’est ce que semble craindre le JNIM et en particulier le chef de la katiba Macina : le tristement célèbre Amadou Kouffa. La menace d’une « vendetta » est prise au sérieux et sa sécurité aurait été renforcée depuis, l’obligeant à se déplacer en permanence. Le terroriste qui attire le malheur sur son propre peuple, s’inquièterait pour sa vie et serait obligé, telle une bête traquée, de se cacher sur ses propres terres.
Certains parlent même de purge en interne pour démasquer d’éventuels traîtres qui passent d’un camp à l’autre pour de l’argent, une protection, ou n’importe quelle promesse.
La question n’est plus maintenant de savoir si l’EIGS va se venger, mais quand la sanction va tomber ?
Le cycle sans fin de la vengeance semble bien être lancé…
Ibrahim Keïta
Page FB : Association des Victimes du Terrorisme au Mali
Twitter : @ikeitakeita
Malivox