Parallèlement au développement de l’internet et des réseaux sociaux en général, la prostitution s’est aussi développée et a pris plus de place dans la société malienne. Métier le plus vieux au monde, la prostitution à une nouvelle forme, celle pratiquée en ligne sous couvert des cabinets de massage. Poussant comme des champignons à Bamako, ces cabinets de massage attirent plus de clientèles de nos jours. Pas simplement à cause des massages relaxant qu’on n’y trouve mais plutôt à cause des relations intimes qui y sont pratiquées. Quelles solutions pour ce fléau?
Sous le silence des autorités étatiques, les publicités en ligne de ces «soi-disant» cabinets de massage sont de plus en plus récurrentes. Face à cette situation, quelles sont les solutions qui doivent être préconisées? Les maliens se prononcent sur ce phénomène…
L’État et la police peuvent régler ce problème…
Sous le vent fort qui souffle et les va-et-vient incessant des voitures sur la voie qui quitte le rond point «obélisque » ou « bougie », nous tendons le micro aux passants. Ousmane Berthé un jeune homme d’une vingtaine d’années donne son avis sur la question. Accroc des réseaux sociaux, le jeune homme confie qu’il est habitué à voir ces genres de publicités faites le plus souvent sous forme de commentaires. Pour lui, c’est l’État qui doit trouver des solutions idoines face à ce phénomène. «C’est un phénomène qui commence à prendre de l’ampleur grâce aux réseaux sociaux. L’État doit mener des politiques de censure contre les publications gratuites et mensongères de ces soi-disant cabinets de massage. Mais aussi donner plus de moyens à la brigade des mœurs pour mettre hors d’état de nuire ces individus malveillants qui s’adonnent à ces pratiques malsaines », explique t-il. Dans le même environnement nous rencontrons aussi A.D, un jeune journaliste qui travaille dans un organe de presse en ligne. Un peu pressé de rentrer chez lui A.D a quand même répondu à notre question. « Je pense que c’est une sorte de prostitution déguisée. Ce sont des pratiques illégales et indignes et c’est l’État qui est en grande partie responsable car il a laissé ce phénomène prendre de l’ampleur ». Et d’ajouter : « En même temps tout ceci peut s’expliquer par le chômage qui rend les conditions de vie de certaines personnes surtout des filles difficiles. Ce qui fait que tous les moyens sont bons pour ces «masseuses» pour s’en sortir. Sans oublier la cherté de la vie», regrette t-il. Ainsi A.D estime que «l’État peut tout simplement infiltrer ces genres de réseaux avec l’aide de la police afin d’arrêter les responsables », juge t-il.
Prendre des mesures fermes contre ce phénomène…
Dans un autre décor cette fois-ci, c’est au niveau des logements sociaux de Sébénicoro un quartier très calme de la capitale malienne. Là, à un arrêt de transport en commun plus précisément nous interrogeons, M. Isac un jeune homme qui attend tranquillement l’arrivée d’une Sotrama. Pour lui, cette nouvelle forme de prostitution «est écœurante et triste à la fois. Ce ne sont pas des cabinets ce n’est rien d’autre que de la prostitution. Ce qui est grave c’est que ça commence à dégénérer et personne n’en parle ». Face à une telle situation Isac pense que «pour éradiquer ce fléau il faut juste couper le mal à la racine. C’est-à-dire mettre un terme à tous ces soi-disant cabinets de massage à vocation pornographique. Une meilleure surveillance et un contrôle sans faille pour tout ce qui un rapport avec le massage » soutient-il.
Dembélé, lui aussi, est du même avis. Rencontré sur les mêmes lieux, il trouve cette situation très «mauvaise pour le pays et pour ses enfants» parce que pour lui, notre pays a «des valeurs, des coutumes mais aussi des réalités. En plus, ce sont des prostituées clandestines, elles n’ont pas de papier et ne respectent pas la loi». Par ailleurs, M. Dembélé estime qu’ «on doit infliger des sanctions sévères contre ces individus en leur traduisant en justice».
Il sera très difficile de contrôler ces gens…
Toujours à Isac, Y.Dembélé lui trouve qu’il serait très difficile d’éradiquer ce fléau car, il « pense que c’est un phénomène assez répandu maintenant. Sur 100 cabinets de massage seuls 5 sont des vrais. Pour la plupart ce sont des maisons de proxénétisme. Une prostitution assez classique». Face à cette situation M. Dembélé estime qu’ «il serait très difficile de lutter contre ce fléau» car pour lui «Il est très facile maintenant de s’offrir le plaisir de se faire des soins et cela se fait d’une manière très privée parfois même à domicile. Donc y remédier serait une immense difficulté ».
Diarra, un cameraman et photographe dans un organe de la place est d’avis que la prostitution en ligne sous couvert des cabinets de massage « sera difficile à éradiquer, déjà cela ne se passe pas dans les rues mais dans des résidences, appartements, maisons, et y’en a même certains qui sont à domicile, donc ce n’est pas quelque chose qu’on peut véritablement contrôler», conclut-il.
Ces gens dénaturent le métier de massage en tant que tel…
Les cabinets de massage clandestins qui sont en réalité des lieux de proxénétisme posent aujourd’hui de réels problèmes. M. Sidi lui estime que «ces cabinets de massage dénaturent en tant que tel le métier de masseuse car le terme médical qui désigne la masseuse est l’ergothérapeute».
Alors si la majeure partie des masseuses sont en réalité des prostituées cela dénature carrément le métier de massage. Par ailleurs cette situation est tout aussi dangereuse pour la jeunesse qui a tendance à presque tout copier sur les réseaux sociaux.
Devant la prolifération des cabinets de massage qui cachent bien des secrets, il est opportun que l’État trouve des solutions idoines pour ces cabinets de massage non réglementés.
Arouna Traoré
Nouveau Réveil