Aux termes de sa mission de 11 jours (du 22 octobre au 3 novembre 2018), l’équipe du FMI dirigée par Boriana Yontcheva, après avoir achevé les entretiens sur la dixième revue du programme économique et financier du Mali, a fait son bilan. C’était à la faveur d’une conférence de presse co-animée par la cheffe de mission et le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, le samedi 3 novembre à l’Hôtel des Finances.
La cheffe de mission est revenue sur les principales remarques de cette conclusion. « La mission du FMI et les autorités Maliennes sont parvenues à un accord préliminaire sur la conclusion de la dixième revue du programme économique et financier du Mali, soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI, sous réserve de l’approbation par la direction, et le Conseil d’administration du FMI. L’examen du dossier par le Conseil d’administration du FMI est prévu pour décembre 2018 », a-t-elle déclaré.
Avant d’indiquer : « La croissance du PIB de 2018, soutenue par une production agricole solide, devrait rester robuste à environ 5%. L’inflation est projetée à environ 1,9% en dessous du plafond prévu pour décembre 2018. »
Aussi, Mme Boriana Yontcheva se réjouit de l’état de la situation macroéconomique. « La mise en œuvre du programme au cours du premier semestre 2018 a été globalement satisfaisante. La mission et les autorités ont revu l’exécution budgétaire du premier semestre 2018. La plupart des critères quantitatifs de performance à fin juin 2018 ont été atteints. La moins-value importante au niveau des recettes intérieures a été compensée par une réduction des dépenses car les autorités ont fait preuve de détermination pour respecter leur objectif de déficit budgétaire », a-t-elle avancé.
Toutefois, la cheffe de mission du FMI relève que le niveau attendu des recettes à fin Décembre 2018 est intérieur à l’objectif du Gouvernement de 1 pourcent du PIB. « En plus de la mise en œuvre de mesures correctives d’administration fiscale pour redresser le niveau des recettes , les autorités ont également prévu de resserrer significativement les dépenses d’investissement moins prioritaires financées sur ressources intérieures et les dépenses courantes, hors salaire, afin de respecter l’objectif de déficit budgétaire de 2018 », fait savoir Mme Boriana Yontcheva.
Avant d’affirmer : « Plusieurs réformes structurelles ont été mises en œuvre, en particulier celle sur la gouvernance où ‘objectif de transmission des déclarations de patrimoine par les hauts fonctionnaires a été largement rempli ».
Cependant, elle déplore le fait que la formule de fixation des prix pétroliers n’a pas été constamment mise en œuvre. Et que « la réforme relative au relèvement du seuil des investissements bénéficiant d’exonération fiscale a été retardée. »
La conclusion relève que « Le budget préliminaire de 2019 est en ligne avec le respect du critère de convergence de l’UEMOA limitant le du déficit budgétaire à 3% du PIB. Atteindre cet objectif va nécessiter plus d’efforts de recouvrement des recettes dans un contexte de prix pétroliers toujours élevés et une situation sécuritaire difficile ».
La mission du FMI et les autorités conviennent qu’il est nécessaire de poursuivre les réformes relatives à la gestion des finances publiques, afin de renforcer l’exécution des dépenses de lutte contre la pauvreté. « Pour le moyen terme, les autorités doivent accroître leurs efforts afin de créer de l’espace pour les dépenses en infrastructures et sociales. Cela nécessitera une mise en œuvre inébranlable des réformes sur l’amélioration de l’administration fiscale, l’amélioration de l’efficacité de la taxation du secteur minier et des recettes sur les produits pétroliers, ainsi que l’amélioration de la gestion des dépenses publiques, en particulier l’augmentation de l’efficacité des investissements public et le renforcement de la gestion de la dette », recommande la cheffe de mission.
S’exprimant à ce sujet, le ministre Dr. Boubou Cissé a rassuré de l’engagement du Mali à renforcer les acquis dans le cadre de la mise en œuvre du programme afin de mener les réformes proposées.
Mahamane Maïga
Lejecom