La Mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali (MINUSMA) « n’est plus dans un contexte de maintien de la paix », a déclaré mardi à Bamako le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, lors d’une conférence de presse à Bamako.
« La Mission ne fait plus face à une menace asymétrique que font peser sur (elle) les groupes extrémistes, djihadistes, voire trafiquants de tout genre. Ce n’est plus un contexte de maintien de la paix », a-t-il affirmé, relevant que la mission a enregistré 30 morts et 65 blessés en 16 mois.
M. Ladsous est au Mali pour manifester la solidarité du secrétaire général de l’ONU suite au décès des neuf casques bleus nigériens, tués vendredi dernier dans une embuscade dans le nord du Mali.
Il a indiqué que les Nations Unies sont en train de renforcer leurs bases et leurs protections.
« Nous sommes en train de déployer davantage d’engins contre les minese et les explosifs, de faire venir davantage de véhicules blindés, a-t-il ajouté.
Il a annoncé que l’ONU « attend dans les deux ou trois mois prochains, une nouvelle escadrille d’hélicoptères d’attaque et que des dispositions ont été prises pour déployer au dessus du territoire malien des drones de surveillance aérienne à longue portée ».
« Nous nous devons d’être aussi constamment en initiatives et en association avec les troupes de Barkane (forces françaises de lutte contre le terrorisme dans le Sahel, ndrl) », a déclaré M. Ladsous.
S’agissant des pourparlers d’Alger, il a souhaité qu’ils » continuent d’avancer afin d’aboutir très rapidement à une signature formelle d’un accord de paix ».
M. Ladsous a par ailleurs souligné que les forces onusiennes ne veulent pas et ne peuvent pas « se substituer aux autorités et ses forces de sécurité maliennes qui, pour le moment, sont essentiellement absentes dans le nord du Mali. Ce n’est pas notre métier de nous substituer à elles », a-t-il précisé.
Répondant à une question sur la recrudescence des attaques dans le nord, le responsable onusien a estimé qu’elle « est le résultat de la diminution progressive du dispositif de Serval (forces françaises remplacées par Barkane, ndlr), mais aussi du retrait, pour l’essentiel, des forces maliennes de sécurité du nord, sans oublier la situation dans le sud de la Lybie qui est probablement un facteur qui joue un rôle ».
Enfin à propos de la menace du Tchad de retirer son contingent de la MINJUSMA, M. Ladsous a déclaré que « le gouvernement tchadien a obtenu des assurances qu’il souhaite, notamment en ce qui concerne les rotations des troupes. Il est normal qu’il y ait un partage de fardeaux », a-t-il dit.