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Mali : la MINUSMA contrainte d’abandonner des équipements

Le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) prévu avant le 31 décembre prochain amorce son dernier virage.

Entamée le 1er septembre dernier, la seconde phase de ce retrait qui consistait à la fermeture de huit bases, connaît d’énormes difficultés.

Une situation due à la reprise des hostilités entre les parties signataires de l’Accord, l’intensification des attaques terroristes contre les convois destinés à faire le désengagement et les tensions avec les autorités sur ce processus. Objet de toutes les convoitises entre les forces armées maliennes et les rebelles du CSP-PSD qui se livrent depuis un certain temps des affrontements meurtriers, la base de la MINUSMA à Tessalit, une localité dans la région de Kidal, a été rétrocédée aux autorités maliennes.

La mission onusienne au Mali a ainsi affirmé avoir « achevé le retrait accéléré de toutes ses troupes et son personnel civil de sa base à Tessalit le 21 octobre 2023 ». Si pour certains casques bleus et leurs équipements légers, il a fallu affréter des équipements, d’autres ont dû emprunter la route pour Gao, un trajet de plus de 550 kilomètres. Le départ de Tessalit marque la première fermeture d’un camp de la MINUSMA dans la région de Kidal au nord du Mali, dans un contexte où la situation sécuritaire se détériore, mettant en danger la vie de centaines de personnels civils et en uniforme. On se souvient que le 19 octobre dernier, un avion de la MINUSMA a été touché par des tirs d’armes légères lors de son atterrissage à Tessalit. L’incident a provoqué une énorme frayeur bien que n’ayant pas fait de victime encore moins de dommage majeur à l’appareil.

Après Tessalit, c’est une autre localité de la région de Kidal à savoir Aguelhok, qui a vu la MINUSMA fermer sa base. Actuellement, il ne reste que la ville de Kidal où la MINUSMA devrait fermer sa base dans les tout-prochains jours. Pourtant, il était prévu de fermer cette base un peu plus tard, mais au regard de la situation sécuritaire très précaire, la MINUSMA ne pouvait plus attendre.

Aujourd’hui, la plus grande préoccupation tourne autour des équipements de la mission qui n’ont pas pu être transférés par voie aérienne. Même les convois qui ont quitté par la route ne pouvaient pas transporter un grand nombre d’équipements au risque d’être pris pour cible. En raison de ce retrait accéléré, la MINUSMA a indiqué qu’elle n’avait d’autre choix que d’abandonner certains de ses équipements sur place. Une situation, selon la mission onusienne, qui aurait pu être évitée « si les 200 camions, retenus à Gao depuis le 24 septembre 2023 en raison des restrictions de déplacement, avaient été autorisés à se diriger vers la région de Kidal pour récupérer et transporter l’équipement depuis les trois bases de la MINUSMA, dans le cadre du retrait global de la Mission ». Plutôt que d’abandonner ses équipements en l’état, ce retrait accéléré a contraint la MINUSMA à procéder à les « détruire », les « désactiver » ou les « mettre hors service ».

Parmi ses équipements figurent des véhicules, des munitions, des générateurs et d’autres biens. La mission indique que ces deniers ne pouvaient pas être « retournés aux pays contributeurs de troupes auxquels ils appartenaient, ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix des Nations Unies ». Ce qui entraîne des pertes matérielles et financières importantes.

Rappelons qu’avec la fermeture de ces deux bases de la région de Kidal, en plus de celle de Douentza, dans la région de Mopti, intervenue en fin de semaine dernière, il ne reste plus que 5 bases à la Mission sur les 12 qu’elle comptait auparavant. Conformément à la Résolution 2690 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU, le 30 juin dernier, la MINUSMA devrait se retirer du Mali au plus tard le 31 décembre prochain. Malgré les obstacles et entraves liés à ce processus de retrait, elle entend respecter ce délai.

MD/te/APA

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