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Mali: La MINUSMA acculée, à la veille du renouvellement de son mandat

Des Maliens accusent la mission onusienne d’être à l’origine des attaques jihadistes de ces derniers jours.

Depuis la triple attaque qui a visé des installations militaires et l’aéroport de Sévaré, le samedi 22 avril dernier, la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) fait face à une intense campagne de désinformation et des appels à la haine.

C’est ainsi qu’après ces attaques, deux agents de la mission onusienne qui revenait d’un  déplacement ont été physiquement agressés. Bien qu’ils soient sortis indemnes, le véhicule à bord duquel ils étaient a été endommagé par des jets de pierres et d’autres types de projectiles par des manifestants en colère. Ces derniers attribuent à la MINUSMA la responsabilité de l’opération pourtant revendiquée par la branche sahélienne d’Al Qaida au Maghreb islamique. Ces manifestants trouvent étrange le fait qu’ « à chaque veille de renouvellement du mandat de la MINUSMA, les attaques se multiplient ». Pour eux, c’est donc une manière pour la mission de légitimer, voire d’imposer sa présence au Mali.

Une manifestation est prévue demain vendredi 28 avril, à Bamako, contre la présence des casques bleus au Mali. A cet effet, un célèbre animateur d’une radio de la place n’a pas hésité à appeler les Maliens à « s’en prendre aux installations de la mission afin de les détruire et les jeter au fleuve ».

A noter que depuis un certain temps, la mission est l’objet de nombreuses critiques au Mali. En octobre 2019, ses installations ont été saccagées et vandalisées à Sévaré. Pourtant, lors de l’attaque survenue le samedi 22 octobre dernier, dans cette ville, la situation aurait pu être pire sans l’intervention des casques bleus de la force de réaction rapide du contingent sénégalais de la MINUSMA qui a riposté à des tirs permettant ainsi d’aider à repousser l’attaque.

Selon la porte-parole de la mission onusienne, Fati Kaba, « la MINUSMA est déployée au Mali sur la demande des autorités maliennes pour appuyer les efforts de celles-ci ». La remplaçante d’Olivier Salgago ajoute que « si les appels à la violence continuent, cela pourrait être dangereux pour nos collègues, qui font un travail pour la paix et la sécurité».

Sur son compte twitter, la MINUSMA a tenu à indiquer que « les incitations à la haine et à la violence contre les casques bleus sont inacceptables et constituent une violation du droit international ». La mission onusienne condamne ces actes et rappelle qu’ « il est du devoir de tous de protéger ceux qui risquent leur vie pour soutenir la paix et la stabilité au Mali ».

Le mandat de la MINUSMA sera rediscuté en juin prochain en vue de son renouvellement par le Conseil de sécurité de l’ONU. Cela sur fond de retrait de nombreux contingents qui ont fait part de leur volonté de mettre fin à leur contribution.

MD/ac/APA

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