Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont allées manifester ce vendredi pour afficher leur soutien à la transition et dénoncer les sanctions internationales.
Cette mobilisation organisée et orchestrée par la junte au pouvoir, était un test grandeur nature pour le gouvernement de Choguel Maïga, et un moyen de faire passer un message à la communauté internationale.
Selon notre correspondant sur place, rarement une manifestation a rassemblé autant de personnes sur le place de l’Indépendance de Bamako.
Un podium géant a été dressé au milieu du monument de l’Indépendance pour accueillir les discours de l’imam Oumarou Diarra, ministre du gouvernement de Choguel Maiga, qui a adressé le sermon du vendredi aux fidèles musulmans. Celui-ci a par la suite, conduit la prière sur le boulevard.
Plusieurs manifestants se sont drapés des couleurs nationales maliennes. Des pancartes hostiles à la France et à la Cédéao et favorables à la coopération entre le Mali et la Russie étaient également présentes, tout comme des affiches à l’effigie du colonel Assimi Goïta et des autorités de la transition malienne.
“S’unir comme un seul homme”
Les femmes ne sont pas restées en marge de cette mobilisation pour dénoncer les sanctions. Beaucoup d’entre elles sont tout de blanc vêtu de tissus traditionnels.
A la fin, c’est une ambiance de fête au bruit des vuvuzelas qui s’est emparée de ce lieu symbolique de Bamako.
“Cette transition nous a beaucoup fait avancer par rapport aux aspirations des Maliens, à savoir la liberté et la paix”, estime une manifestante. “Nous voudrions que la communauté internationale comprenne le sentiment des Maliens qui veulent sortir de ce carcan et de ce cauchemar.”
Pour cet autre manifestant, “le peuple malien doit s’organiser et s’unir comme un seul homme pour soutenir Assimi Goïta, qui a osé tenir tête face à l’impérialisme français.”
Pressions internationales
Une autre manifestation se déroulait devant l’ambassade de France à Bamako, quadrillée par un important dispositif sécuritaire, ainsi que dans d’autres grandes villes du Mali, comme à comme Tombouctou ou encore à Mopti.
A l’international, la Frane, les Etats-Unis et l’Union européenne continuent à faire pression sur la junte malienne pour qu’elle rende rapidement le pouvoir aux civils. Aussi, l’Algérie, grand voisin du Mali, a encouragé les militaires à une “attitude responsable et constructive”.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune juge “raisonnable et justifiable une période de transition d’une durée ferme de 12 à 16 mois”.