“Il n’est pas question de lever la garde”, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dimanche, réaffirmant l’engagement de la France dans la lutte anti-terroriste au Mali. La veille, deux militaires de la force française au Sahel, Barkhane, ont été tués.
Deux soldats français ont perdu la vie, samedi 5 septembre, lors d’une opération dans la région de Tessalit, dans le nord du Mali. Les deux militaires sont morts après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé, a annoncé l’Élysée dans un communiqué. Un troisième soldat a été blessé dans l’attaque.
“Le Président de la République s’incline avec un profond respect devant le sacrifice de ces soldats du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes, morts pour la France dans l’accomplissement de leur mission contre le terrorisme au Sahel“, a ajouté l’Élysée qui, à la demande de la famille, n’a pas publié le nom de l’un des deux militaires tués.
“Les trois membres du véhicule ont été très gravement blessés et immédiatement pris en charge”, a précisé peu après l’état-major des armées françaises. Deux ont succombé à leurs blessures, et “l’état de leur camarade est stable, mais son pronostic vital demeure réservé”.
Dimanche 6 septembre, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a affirmé que la France compte poursuivre ses opérations militaires au Mali.
“Il n’est pas question de lever la garde”, a-t-il dit sur France Inter. “Nous progressons, nous sommes là pour défendre notre sécurité”, a-t-il ajouté.
Une position partagée par la ministre des Armées, Florence Parly, samedi 5 septembre, dans un communiqué, rendant hommage à des soldats “qui sont allés au bout de leur engagement” : “Au Sahel, la France est et reste engagée (…) dans ce combat sans relâche contre les groupes armés terroristes”.
Quarante-cinq soldats français tués au Sahel
Selon l’état-major, ce bilan porte à 45 le nombre de soldats français morts au combat dans le cadre des opérations Serval (2013) et Barkhane (depuis août 2014), qui compte quelque 5 000 militaires. En novembre 2019, la France en avait perdu 13 dans un accident entre deux hélicoptères en opération au Mali.
Ces derniers mois, l’armée française et celles des pays africains du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont multiplié les offensives, en particulier dans la zone dite des “trois frontières” entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Elles ont revendiqué la “neutralisation” de plusieurs dizaines de jihadistes, dont l’émir d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdal, en juin. À quelques rares exceptions près, l’armée française ne précise jamais si elle a tué ou arrêté des combattants jihadistes, préférant le terme générique de “neutralisation”.
Six mois après le sommet de Pau, au cours duquel les dirigeants du G5 Sahel et la France avaient tenté de resserrer les rangs face aux jihadistes, Emmanuel Macron et ses homologues africains avaient réaffirmé leur détermination à Nouakchott, en Mauritanie.
Mais la crise politique malienne a considérablement redistribué les cartes et la nouvelle donne n’est pas encore connue.
Une certaine inquiétude pointe en France depuis le coup d’État mené par un groupe de colonels contre le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, qui était au pouvoir depuis sept ans.
Dans son communiqué, le président français, Emmanuel Macron, a ainsi appelé “à la mise en place sans délai d’une transition politique civile au Mali (…) condition sine qua non d’une lutte efficace contre les terroristes”.
“Ce putsch pose une grande difficulté au moment où on arrive à des résultats”, reconnaissait récemment un haut responsable militaire français.
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“C’est un peu décourageant”, admettait-il. “Il ne faut pas perdre ce qu’on a gagné en terme de sécurité et trouver vite une solution politique. Si on n’arrive pas à maintenir le tempo sécuritaire, c’est un retour en arrière. La junte en est d’accord”.
L’armée française assure cependant que les opérations sur le terrain et la coopération entre Barkhane et les forces maliennes n’ont pour l’heure pas eu de conséquences suite au coup d’État.
Samedi, les concertations nationales sur la transition au Mali se sont tenues à Bamako sans l’ex-rébellion à dominante touareg, faute d’entente avec la junte, à l’initiative de ce conclave sur les modalités d’une restauration du pouvoir civil.
Avec AFP et Reuters
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