Nommé depuis le 22 avril, le Premier ministre peine à former un gouvernement. La primature annonce la poursuite des consultations avec les forces politiques.
L’attente devient longue et angoissante. Le Mali n’a plus de gouvernement depuis la démission de Soumeylou Boubeye Maïga, le 18 avril. Un nouveau Premier ministre en la personne de Dr Boubou Cissé a été certes nommé le 22 avril. Mais celui-ci n’arrive pas à former un gouvernement. Cette situation illustre l’ampleur de la crise dans laquelle le Mali est plongé. Elle témoigne de la difficulté du Président de la République et de son Premier ministre à trouver des personnalités compétentes capables de rentrer dans le gouvernement. Elle révèle enfin la faiblesse et l’inaptitude du Président de la République et sa majorité à gouverner le Mali.
« Le chef de l’exécutif poursuit ses consultations avec les forces politiques conformément aux instructions du Chef de l’Etat » annonce le vendredi la Primature sur son compte Twitter. Il a déjà rencontré la majorité présidentielle et deux regroupements de l’opposition. Il s’agit de la Coalition des forces patriotiques (COFOP) et le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD). L’opposition conditionne sa participation dans le gouvernement à la signature d’un accord politique, assortie d’une feuille de route claire (Ndlr c’est un document dans lequel les différentes parties définissent les priorités du pays et partagent les responsabilités en fonction de celles-ci). « Sans accord politique, ils feront le gouvernement sans nous », indique un membre de l’opposition, qui ajoute « nous ne voulons pas rester pouvoir pour les quatre années restantes. Nous rentrerons au gouvernement pour une mission précise. Après celle-ci nous retournerons dans l’opposition».
Du côté de la majorité les choses ne sont pas aussi simples. « Chacun veut devenir ministre », regrette un responsable de l’Ensemble pour le Mali (EPM), la plateforme qui a soutenu la candidature d’IBK en 2018. La palme revient à l’ADEMA-PASJ. Selon une source proche de la ruche, les anciens ministres ne veulent pas sortir et de nouvelles personnalités désirent entrer dans le gouvernement. A la suite de nombreux conciliabules, le parti a envoyé selon notre source vingt-trois Curriculum Vitae. D’autres partis politiques comme le RPM, l’UM-RDA, l’UDD, l’APR ont envoyé des Curriculum Vitae.
Abdrahamane Sissoko/Maliweb.net