Dans sa volonté de faire régner l’ordre et la quiétude à Bamako et partout sur le territoire malien, y compris Kidal, le fief du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et aussi Kati, bastion du Général Amadou Sanogo ; le président Kéita n’a pas hésité à annoncer, dans la foulée, la suppression du comité de réforme de l’armée qu’avait présidé l’auteur du putsch du 22 mars 2012.
A priori, IBK est dans son rôle constitutionnel de garant de la sécurité des personnes et des biens dans son pays. En outre, pour quelqu’un que l’on décrit comme un homme de poigne, ce n’est guère surprenant de sa part. Reste maintenant de savoir les capacités réelles dont il dispose pour tenir ses engagements.
Le président sera-t-il entendu ?
Les militaires et rebelles touaregs indexés par le président malien ne sont pas, loin s’en faut, des enfants de chœur. A l’évidence, s’ils ne craignent pas de violer l’Accord de Ouagadougou du 18 juin 2013 conclu sous l’égide de toute la communauté internationale ; ce ne sont pas les propos d’un président qu’ils ont contribué à faire élire qu’ils vont respecter à la lettre. Et l’on se demande justement si l’intervention du président, aussi musclée soit-elle, suffira à les ramener à la raison. En clair, jusqu’où ira la fermeté du locataire de Koulouba ? A moins que Kéita ait obtenu en rentrant précipitamment de son récent séjour parisien, le soutien indéfectible du président français François Hollande, grand sauveur du Mali lors du bourbier islamiste avec l’opération militaire Serval. Sinon, Ibrahim Boubacar Kéita, quelle que soit sa poigne ou sa détermination à restaurer l’ordre public, sera obligé, à un moment ou à un autre, de mettre de l’eau dans son vin. Comme il vient, d’ailleurs, de le faire avec la libération de détenus touaregs. C’est la loi de la démocratie et de la recherche de la paix.