Lundi dernier, la ville garnison de Kati a été, une fois de plus, le théâtre d’une mutinerie dont les principaux acteurs sont des sous-officiers et des hommes du rang qui se sont illustrés en faisant usage d’armes. Aujourd’hui encore, la tension reste vive dans cette garnison qui, depuis mars 2012, échappe aux contrôles de la hiérarchie militaire. Conséquence : la garnison de Kati est une véritable poudrière pour l’armée et les populations.
Il est vrai que cette situation a été entretenue et encouragée par des putschistes et leurs alliés. Et aujourd’hui, la principale cible de la troupe est un certain Amadou Haya Sanogo, celui-là même qui avait pris la tête du soulèvement déclenché ici même (à Kati) en mars 2012. L’arroseur arrosé ? Telle semble être l’image du capitaine, pardon du général Sanogo par qui le scandale arriva. En effet, l’ex-chef des putschistes, bombardé général en août dernier par Dioncounda Traoré, a cristallisé autour de sa personne toutes les frustrations et les rancœurs de ses ex-compagnons qui sont loin de digérer sa promotion.
Cependant, à cause sans doute d’une boulimie vorace, le capitaine a jugé que ses épaules étaient suffisamment larges pour porter les cinq (5) étoiles d’un général de corps d’armée. Erreur grossière ? Tout, porte à le croire. Et, nombreux étaient les Maliens à voir dans cette promotion un cadeau empoisonné à lui offert par Dioncounda Traoré.
Aussi, cette promotion en grade de l’ex capitaine était assurément une bombe à retardement pour l’armée malienne. La conséquence est là. La principale leçon de l’histoire ? Amadou Haya Sanogo, qui se targuait d’être le « de Gaulle » malien, n’a pas été assez clairvoyant pour savoir que sa promotion pouvait avoir pour lui-même des conséquences fâcheuses.
Sanogo pouvait simplement s’inspirer des capitaines Jerry Rawlings, Thomas Sankara, Blaise Compaoré et même du colonel Kadhafi. Tous ceux-ci sont autant de modèles pour le « de Gaulle national ». Qui n’en a malheureusement fait qu’à sa tête. Et pour sa perte ?