Le Mali, ce pays qui dispose des atouts énormes pour être prospère et enviée, traverse aujourd’hui l’une des périodes les plus critiques, les plus inquiétantes et les plus obscures de son histoire.
Prise en otage par un pouvoir, plus de 4 ans, un pouvoir incompétent – les décisions sont prises, les projets sont concoctés, les investissements sont faits, sans analyses préalables, mais en fonction des humeurs et des intérêts particuliers -, un pouvoir autocrate – « un guide éclairé » comme disait l’autre, qui « ne se trompe jamais », qui « n’échoue jamais» et qui « ne commet jamais d’erreurs » et un pouvoir « gabegiste» – les deniers publics sont dilapidés dans des projets sans queue ni tête pour tout simplement satisfaire des intérêts souvent particuliers ou obscurs- Les structures étatiques (administration, et autres) sont abîmées déstructurées et délabrées et la cohésion nationale est mise en mal.
Le niveau d’endettement du pays est devenu insoutenable. Il a atteint 93% du produit intérieur brut (PIB), soit environ 5 milliards de dollars, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le FMI a souligné que la dette extérieure du Mali dépasse la moyenne africaine qui est de 50% du PIB. Cette situation chaotique a eu comme conséquences la montée vertigineuse des prix des denrées de première nécessite rendant la vie des populations insupportables. Et plus grave encore à partir de cette année 2018 une dépréciation du francs CFA est envisageable. Mais c’est une manœuvre qui fera feu, la hausse déchaînée des prix viendra annihiler cette dissimulation grossière.
Le Mali, par sa nature et sa composition devait jouer un rôle qui lui sied dans le concert des nations, en particulier son rôle historique de rapprochement entre le monde Africain et Arabe, « trait d’union entre l’Afrique noire et le monde Arabe ».
Aujourd’hui, elle est, le moins qu’on puisse dire, hors jeu et à tous les niveaux. Ce pouvoir est dans l’incapacité d’établir un lien minimal durable avec les pays voisins et frères, en cause, son incompétence, son amateurisme et sa politique de courte vue teintée de chauvinisme et d’autres tares.
Par sa politique contre les personnalités, les organisions civiles, les ONG, les journalistes, les parlementaires, la presse, … et par l’inféodation de la justice, le régime IBK a réussi à mettre le pays au ban des nations avec tout ce que cela comporte : l’isolement national et international sans précédent. L’impopularité du pouvoir, son isolement, les crises multiformes ont atteint un seuil, qui pourrait faire basculer à tout moment le pays vers l’inconnue. L’échec lamentable du dernier «référendum » est bien une illustration de la défiance des populations vis à vis de ce pouvoir. Mais comme tout pouvoir controversé, c’est la fuite en avant jusqu’à l’effondrement.
Nous sommes devant une situation sociale – aggravée par une crise alimentaire exceptionnelle (et les mesures obscures prises dont les montants alloués finiront probablement dans les poches de commerçants véreux comme d’habitude) et une situation économique et politique qui ne sont plus tenables encore pendant longtemps, et IBK et son gouvernement ne semblent pas mesurer sa gravité. L’urgence pour le pays est donc un large rassemblement de toutes les forces patriotiques et démocratiques et de tous les amis du Mali pour conjurer le danger, l’effondrement et ouvrir une perspective salutaire pour ce pays. Le pouvoir est devant deux alternatives qui s’offrent à lui : œuvrer pour l’apaisement du climat social et politique – c’est l’alternative patriotique- ou bien jouer au pourrissement en mettant le feu à la maison commune – avec par exemple la hausse continue des prix, ou par exemple les appels répétés de ses sbires pour un second mandat, … – auquel cas on peut craindre le pire dans les semaines et mois à venir. Qu’Allah protège le Mali.
Mariam Konaré
Nouveau Réveil