Les résultats officiels de l’élection présidentielles maliennes ont été révélés jeudi 16 août 2018 : Ibrahim Boubacar Keïta est réélu pour un second mandat, avec une confortable avance sur son adversaire Soumaïla Cissé. Mais le camp de ce dernier conteste ces résultats, dénonçant une fraude massive et réclamant l’invalidation de l’élection.
A 9h30, heure locale, ce jeudi 16 août, la télévision malienne a diffusé le résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle. Avec 67,17% des voix, le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, a été réélu, battant largement son adversaire Soumaïla Cissé.
Si l’annonce de ces résultats a déclenché des scènes de joie chez les partisans du président réélu, elle a été immédiatement contestée par l’opposition. Des soupçons de fraude d’importance pèsent sur cette élection, confirmée par les observateurs de l’Union Européenne.
Une vidéo d’un bourrage d’urne en faveur de M. Keita a enflammé les réseaux sociaux au Mali. « Cette vidéo est une tentative de manipulation de la part de l’opposition, visant à accréditer l’idée que si Cissé n’a pas gagné, c’est qu’il y a eu fraude. C’est une incitation à un soulèvement populaire ! » a déclaré le directeur de campagne d’Ibrahim Boubacar Keita.
“Nous avons gagné et notre victoire ne sera pas volée »
Les partisans de M. Cissé appellent en effet à la mobilisation pour invalider les résultats : « Ce sont de faux résultats. C’est inadmissible, nous n’allons pas accepter cela. Il y a eu des fraudes. Nous avons gagné et notre victoire ne sera pas volée », dénonce Booba Diarra, enseignant et militant à l’Union pour la république et la démocratie (URD), le parti de M. Cissé.
« Nous allons déposer des recours devant la Cour constitutionnelle pour faire annuler les résultats frauduleux. Le droit de manifestation est un droit constitutionnel au Mali. Nous en appelons à la mobilisation citoyenne pour exercer une pression populaire et pacifique » a déclaré Tiébilé Dramé, directeur de campagne de M. Cissé, qui annonce clairement un troisième tour musclé dans les rues de Bamako et du reste du pays.
Source: ladiplomatie