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Mali, Grève des enseignants : Un nouvel arrêt de travail de 120 heures

Les écoles publiques de notre pays sont paralysées, depuis hier, par une nouvelle grève de cinq jours, soit 120 heures. Un deuxième épisode qui vient donner à nos élèves un véritable coup de cafard pour cette nouvelle année. Hier matin, le long des routes, l’on pouvait voir des groupes de mômes, sacs accrochés au dos, regagnant leurs domiciles. Les plus petits se chahutaient joyeusement, inconscients des désavantages de ces débrayages constants, dont ils sont les premières victimes.


Dans les parages de l’école «Le camp des gardes D», à Darsalam, notre équipe de reportage a croisé une motocycliste, arborant la tenue du lycée Ba Aminata Diallo. Accompagnée d’une de ses camarades de classe, la jeune fille du nom de Djessou Diabaté raconte qu’elle est arrivée à 7 heures dans son établissement espérant que les cours reprendront correctement. Au lycée Ba Aminata Diallo, précise notre interlocutrice, les élèves étaient venus nombreux. «Pour l’instant, nous ne sommes pas encore découragées. Notre souhait ardent est d’étudier normalement», confient à l’unisson les deux jeunes élèves de la 11ème lettre.
À l’école fondamentale «Le camp des gardes D», un silence de cimetière nous accueille. Les classes sont fermées comme si elles n’avaient jamais été ouvertes. La direction fait face à l’entrée principale de cette école primaire. La directrice, Mme Ouattara Kadiatou Coulibaly, est seule dans son bureau. «Aucun enseignant n’est venu ce matin. Les élèves étaient présents, je les ai donc libérés», explique-t-elle tristement. Comme pour témoigner de la motivation des gosses, leur directrice nous fait savoir qu’ils ont même demandé s’ils pouvaient revenir le lendemain. La responsable de l’école leur a conseillé de s’informer auprès de leurs parents sur la fin de la grève. Par ailleurs, Mme Ouattara a invité les grévistes et le gouvernement à trouver un terrain d’entente pour le bien des élèves. Selon elle, ces interruptions ont des répercussions nuisibles sur tous les domaines professionnels notamment dansl’administration.
Oumar Diarra et Oumou Konaté sont en 10è au lycée Askia Mohamed. Les deux élèves rentrent chez eux à Koulouba à pieds. Ils craignent l’impact de cette grève sur le trimestre qui est prévu le 21 janvier prochain. «Nous n’avons même pas fait la moitié du programme. En histoire, on a fait une seule leçon», regrette Oumou Konaté, exhortant le gouvernement à trouver des solutions définitives à cette crise qui met sérieusement en péril leur avenir.

Au lycée Alfred Garçon, le mot d’ordre de grève est bien suivi. Lassina Cissé est censeur par intérim de cet établissement secondaire. Devant son ordinateur, travaillant sur la liste provisoire des candidats au baccalauréat, il explique qu’après une heure d’attente dans la cour, les élèves se sont finalement dispersés. «En ce temps de grève, nous faisons aussi le rapport journalier de la situation pour l’envoyer à l’Académie», indique notre interlocuteur. Son établissement a déjà fait les évaluations du premier trimestre. Cela a coïncidé, rappelle-t-il, avec le premier épisode de la grève qui a duré 120 heures. L’administration était obligée de recourir à des agents non enseignants pour surveiller les élèves. Pour le censeur par intérim, le gouvernement doit respecter ses engagements. Quant aux pédagogues, ils doivent mettre un peu d’eau dans leur vin après tous les efforts consentis l’année dernière en leur faveur.
À la Maison de l’enseignant, Yacouba Traoré, membre du bureau exécutif du Syndicat national des enseignants et fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT) nous accueille. Il rappelle que les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobres observent cette grève pour exiger l’application immédiate de l’article 39 de la loi n° 2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. Cet article stipule que «toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général des fonctionnaires s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale».
M. Traoré précise que la grève prendra fin le vendredi prochain si aucune solution n’est trouvée. Dans ce cas, le syndicaliste ajoute qu’un nouveau préavis de grève de 336 heures, soit 14 jours a été adressé au ministère du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique le 2 janvier dernier. Dans un document de communication pour les assemblées générales communes datant du 3 janvier 2020, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre envisagent de mener plusieurs activités dans le but d’atteindre leur objectif. Au nombre desquelles, il y a les assemblées générales communes, le dépôt d’un autre préavis de grève et une marche nationale.
Mohamed D.
DIAWARA

Source: Journal l’Essor-Mali

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