Au moins quatre jeunes ont déjà trouvé la mort dans la ville de Gao depuis ce 16 août. Les incidents qui ont éclaté ce 20 août dans la soirée sont venus rajouter à la tension. L’armée, a depuis intervenu pour sécuriser et un calme précaire règne dans la ville ce 21 août.
Tout est parti d’un incident ce 16 août dans le centre ville de Gao, où un jeune issu d’un groupe armé qui montait la garde devant une boutique a été visé et tué par un autre armé. Ce dernier poursuivi a été lynché et son corps brûlé par la foule en colère. Le 20 août, aux environs de 22 heures, un groupe de jeunes armés s’attaque à un autre dans « leur grin », faisant 2 morts et 3 blessés. « Cet incident a suscité la colère des jeunes qui sont spontanément descendus dans la ville », raconte un habitant de la ville qui requiert l’anonymat.
Ils brûlent alors des pneus et érigent des barricades. Certains s’attaquent à des commerces, avec des slogans hostiles. Ce qui est inquiétant, parce que cela prend une tournure communautaire, s’inquiète notre interlocuteur. Surtout qu’il y a des précédents.
L’armée a été massivement déployée et fait des patrouilles, mais la tension reste palpable, parce que « les jeunes se regardent en chien de faïence », pour la plupart armés. Une pente glissante, que craint notre témoin. C’est aux autorités de prendre rapidement la mesure du danger, parce beaucoup détiennent des armes et l’amalgame n’est jamais loin, suggère notre t-il.
Gao ressemblait un peu à une ville morte, parce que les gens sont restés chez eux et on entendait des tirs sporadiques, peut-être de sommation.
Face à ce qui se présente comme un cycle infernal, le gouverneur de la ville se veut rassurant. « Un problème mal interprété et une volonté de se faire justice soit même », déplore le Général Sidiki Samaké, gouverneur de Gao.
Tout porte à croire que l’attaque menée dans la nuit du 20 août est une action de représailles. C’est pourquoi dès ce 21 août, le gouverneur a convoqué une réunion avec les notabilités de la ville. De toutes « les communautés, de la ville invitées à parler avec les jeunes pour résoudre ce problème pour de bon ».
Le gouverneur qui en appelle à la raison, espère parvenir à des « solutions idoines pour le pays qui traverse des moments difficiles et n’a pas besoin d’en rajouter ». Parce que « rien ne nous empêche de discuter pour gérer ensemble comme on l’a déjà fait », conclut-il.
Fatoumata Maguiraga