Les sujets de tension s’accumulent entre la mission de stabilisation de la paix de l’ONU, chapeautée par le Mauritanien El-Ghassim Wane, et le gouvernement malien. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, Bamako dénonce les « agendas cachés » de la communauté internationale.
« La communauté internationale est là pour nous aider et non pas nous créer des problèmes. » Le tacle, glissé au sein d’une allocution de près d’une demi-heure, n’a échappé à personne. Mi-juin, alors qu’il intervient devant le Conseil de sécurité de l’ONU à quelques jours du vote sur le renouvellement du mandat de la Minusma, Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, tient à imprimer un nouveau rapport de force.
Deux semaines plus tard, le scrutin a pourtant des airs de victoire pour El-Ghassim Wane, chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Treize voix pour, deux abstentions (russe et chinoise), zéro contre : le mandat de la mission de stabilisation est prolongé d’un an sans modification majeure de ses prérogatives.
À l’heure où Bamako pratique une politique de la terre brûlée avec ses partenaires historiques et où la Russie pousse, en coulisses et en soutien de Bamako, pour réduire le champ d’action de la division des droits de l’homme de la Minusma, l’issue du vote est, pour Wane, un soulagement. Le sentiment sera rapidement balayé.
Guerre de désinformation