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Mali d’Hier : POSE DE LA PREMIÈRE DE L’ÉCOLE DE MÉDECINE

Sominé Dolo ancien ministre sante Affaires sociales malien Yvon Bourges ministre francais sante inauguration creation faculte universite medecineLa pose de la première pierre de l’Ecole de médecine a eu lieu le 11 novembre 1968 sous la présidence du ministre de la Santé et des Affaires sociales Sominé Dolo en présence du ministre français de la Santé publique et de nombreuses personnalités politiques.
L’établissement d’enseignement supérieur appelé à sortir de terre sur les hauteurs de la colline du Point G, était destiné à la formation des assistants médecins, des pharmaciens et des dentistes. La future école devait recruter des étudiants avec le niveau du baccalauréat pour une formation d’une durée de 4 ans.
Il était prévu de construire une véritable cité universitaire comprenant un bloc d’enseignement comportant un bâtiment administratif, une bibliothèque, des salles de cours, de travaux pratiques, des professeurs, un amphithéâtre de 80 places. Le bloc d’internat était composé de 29 chambres à deux lits, une salle de jeux et de réunion, un restaurant. Il était prévu des logements pour le personnel administratif. L’établissement était implanté auprès de l’hôpital du Point G pour permettre aux étudiants de lier théorie et pratique.
La cérémonie fut une occasion pour le ministre Sominé Dolo d’évoquer la situation sanitaire de notre pays. A ce propos, il a expliqué que la nosologie de l’époque était dominée par des maladies transmissibles comme le paludisme, la rougeole, la variole, la tuberculose, la trypanosomiase, la polyomiélite. On notera que parmi ces maladies seules le paludisme continue de résister aux différentes campagnes d’éradication avec un taux de prévalence encore élevé. Si la variole a disparu, la rougeole, la tuberculose, la trypanosomiase, la polyomiélite ont fortement reculé (pour presque disparaître pour la polio) avant de connaître une timide résurgence.
Le ministre de la Santé publique et des Affaires sociales a révélé aussi que le pays comptait 52 médecins, 7 pharmaciens et 2 dentistes pour une population de 4.654.000 habitants. Il notait que le tiers de ce personnel qualifié avait déjà l’âge de la retraite. Avec la construction de l’Ecole des assistants médecins, des pharmaciens et des dentistes l’objectif affiché était d’atteindre le ratio d’un médecin pour 90.000 habitants.
Sominé Dolo a rappelé aussi que notre pays avait assuré sur place depuis son accession à l’indépendance la formation de 1.032 infirmiers et infirmières du premier degré, 199 infirmiers et infirmières d’Etat, 83 sages-femmes. Dans le but de réduire cette insuffisance du personnel médical, a souligné Sominé Dolo, le gouvernement ne pouvait pas compter que la relève soit assurée par les médecins formés en Europe à cause de la fuite des cerveaux ou « brain-drain » (en anglais). En plus, il a été constaté que les enseignements médicaux et para-médicaux des écoles européennes n’étaient adaptées ni à la nosologie ni aux réalités africaines, a soutenu le ministre Dolo qui a soutenu que les « cadres médicaux supérieurs, formés sur place et bénéficiant de programmes d’enseignement adaptés au contact des réalités sanitaires, nous permettront de faire face aux priorités qui nous assaillent ».
Le ministre de la Santé publique et des Affaires sociales a vivement remercié la France pour avoir accepté d’assurer la construction, l’équipement et l’encadrement pour un montant de 465 millions de francs maliens. Il a souligné la volonté du Mali d’ouvrir les portes de cette école à des étudiants africains. Mais déjà les places disponibles étaient insuffisantes pour répondre aux demandes des pays voisins, a fait remarquer le ministre Sominé Dolo.
Le homologue français, Yvon Bourges, a assuré que son pays était prêt à examiner avec bienveillance une éventuelle requête du Mali pour renforcer les capacités d’accueil de l’établissement pour en faire une école pilote à vocation interafricaine.
Yvon Bourges a indiqué que la France avait été sensible à la volonté du gouvernement malien de répondre aux besoins des populations en matière de santé. Il est vrai que le projet n’avait pas recueilli l’assentiment de tous dans un premier temps mais par la suite sa pertinence s’est imposée, a indiqué le ministre français qui a souligné que cette cérémonie était l’expression de la volonté de la France et du Mali d’accorder une importance de premier ordre à nos relations anciennes.
B. TOURE

Source : Essor

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