L’hôtel Radisson Blu abrite depuis hier un atelier national de validation du projet de Politique nationale de science, de technologie et d’innovation (PNSTI). Organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la session qui prend fin vendredi, regroupe les chercheurs, les recteurs d’Université, les directeurs des grandes écoles, des Instituts et les enseignants. Présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Me Mountaga Tall, l’ouverture des travaux a enregistré la présence du chef de file des partenaires techniques et financiers (PTF) du secteur de l’éducation, Mme Kéïta Sokona Sissoko.
La recherche scientifique, technologique et de l’innovation est une activité multidimensionnelle touchant les domaines agricole, médical, environnemental, social, informatique et de la communication. La politique nationale de science, de technologie et d’innovation est un document de 25 pages. Son objectif est d’améliorer la qualité de la vie et du bien-être à travers l’appropriation de la science, de la technologie et de l’innovation. La PNSTI entend aussi améliorer la gouvernance et la planification en STI par la mise en place d’un cadre général qui favorisera l’impulsion, la coordination, l’intégration des activités et ainsi que le renforcement des capacités en matière de STI.
Elle envisage aussi de bâtir et promouvoir un système national de recherche, d’innovation (SNR) performant et dynamique, de créer les conditions pour l’éclosion et le développement d’une masse critique de compétences et d’institutions scientifiques pour la vulgarisation et le développement de la culture scientifique. La politique nationale de science, de technologie et d’innovation entend bâtir une société malienne installée durablement dans le bien-être social et le progrès sous l’impulsion d’une dynamique nationale de génération, de diffusion et d’utilisation en permanence des acquis de la recherche scientifique et de l’innovation technologique. La PNSTI ambitionne enfin de poser les fondements durables d’un potentiel national solide de recherche scientifique et d’innovation technologique pour accroitre la performance, la compétitivité et l’équité des systèmes maliens de production économique, sociale et culturelle.
Cette politique sera basée sur les principes fondamentaux suivants : la volonté du gouvernement de faire de la science, la technologie et l’innovation (STI) un levier moteur de sa stratégie de croissance accélérée, la mise en œuvre de la politique nationale de la STI comme pilier majeur de l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD). La constitution d’une masse critique de compétences en STI capable de respecter, d’assimiler, d’adapter et de diffuser les technologies et les savoir-faire existants pour le développement et la protection des savoirs et savoir-faire traditionnels dans les domaines où le pays dispose d’avantages comparatifs déjà bien identifiés sont d’autres principes fondamentaux de la PNSTI.
Au cours des 4 jours de travaux, les participants doivent déterminer les voies et moyens de réaliser les objectifs recherchés. Ces objectifs portent sur le renforcement du cadre institutionnel et règlementaire du SNR de recherche pour une prise en charge efficiente des activités de recherche scientifique, technologique et d’innovation, de l’orientation du personnel de la recherche scientifique, technologique et de l’innovation du pays pour améliorer les performances et la formation des chercheurs.
Mme Kéïta Sokona Sissoko a réitéré le soutien des PTF au développement du système éducatif malien. Ce soutien a certes été longtemps focalisé sur l’éducation de base, mais s’oriente de plus en plus vers l’enseignement supérieur. L’appui à la science et l’innovation technologique, a-t-elle assuré, pourrait figurer en bonne place dans cette assistance. Le chef de file des PTF a ensuite présenté l’atelier comme une réponse à une recommandation de la rencontre organisée sur la revue sectorielle du secteur de l’éducation. Estimant que les nombreux défis auxquels le sous-secteur de l’enseignement supérieur est confronté, pourront être surmontés, Mme Kéïta Sokona Sissoko a assuré que les PTF sont aux cotés du gouvernement pour les relever.
Le rôle joué par la science et la technologie dans le développement social et culturel de tous les pays du monde ne cesse de grandir et son importance est de plus en plus largement reconnue, a constaté le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il est désormais admis que le développement scientifique est une condition fondamentale de tout progrès dans la voie de la croissance économique, de la compréhension des faits et de la transformation de la société, a souligné Mountaga Tall.
Au Mali, le système national de recherche est dominé par des centres et instituts opérant dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des sciences humaines, de la santé. La recherche est, elle, confrontée à des difficultés, comme le manque de ressources humaines, de financements et l’absence ou la fragilité des stratégies de financement.
S. Y. WAGUE
Source : Essor