Le 1er septembre 1965, il y a 50 ans donc, le Mali et la Chine écrivaient un nouvel épisode de la longue et riche histoire de la coopération qui les lie. Le ministère de l’Information et du Tourisme abritait la cérémonie de signature de 3 protocoles d’accord pour la construction d’un centre émetteur, d’un cinéma d’Etat et d’un motel.
L’Essor du 2 septembre 1965 rend compte de la cérémonie présidée par le ministre de l’Information et du Tourisme, Mamadou Gologo, qui avait à ses côtés Aliou Ly, Mamadou Sambiry Diabaté, Bakary Traoré, tous membres de son cabinet. La délégation chinoise était conduite par l’ambassadeur de Chine au Mali, Ma-Tzu-Ching, accompagné de son conseiller culturel, Shih Feug, et de son conseiller économique, Lin Ho-Sin.
Avant la signature des documents, le ministre Mamadou Gologo a rappelé que la question de ces protocoles d’accord avait été abordée pour la première fois en octobre 1964 à Pékin à l’occasion du voyage en Chine du président Modibo Keita. « Le principe de l’entrée en application de l’assistance chinoise a été arrêté en novembre 1964 à Pékin, à la suite des accords préliminaires conclus avec ses homologues chinois, par le camarade Attaher Maïga, ministre des Finances et du Commerce du Mali », a-t-il précisé.
Quelques mois après l’accord de principe, un groupe d’experts chinois est arrivé pour réaliser les études techniques précédant la construction du nouveau centre émetteur qui arrivait à point nommé parce que l’ancien était déjà saturé par la cohabitation à la fois des émetteurs des télécommunications et de la radiodiffusion.
Les nouveaux émetteurs permettaient à la Radio Mali d’accéder au rang des stations internationales écoutées à travers le monde. « Il y aura au moins pour une puissance de 200 kilowatts en ondes courtes. Nous allons surtout avoir la possibilité de faire entendre la « Voix du Mali » dans le monde entier et nos messages, soyez-en convaincus dès maintenant, seront des messages de paix, de fraternité, de solidarité qui iront de Bamako vers le Chili, l’Europe, le Japon, l’Afrique du Centre, de l’Est et du Sud jusqu’en Océanie. De larges perspectives nous seront ouvertes dans la voie de la construction du socialisme et de l’opposition efficace à la propagande d’intoxication de l’impérialisme ainsi que dans le soutien aux luttes de libération des peuples opprimés », a assuré le ministre de l’Information et du Tourisme. Deux ans après la signature de ces protocoles d’accord, Radio Mali disposera de son nouveau centre émetteur.
Le deuxième protocole d’accord portait sur la construction d’un cinéma de 1300 places à Bamako. Il s’agissait d’une salle couverte aux ¾ avec possibilité de fermeture totale qui pouvait aussi servir de salle de conférence et de représentations artistiques avec tout le confort moderne. « Ce sera un grand cinéma, un véritable palace à la dimension de la dignité, de la respectabilité et de la grandeur révolutionnaire de notre peuple », commentera Mamadou Gologo. Quelques mois plus tard, le cinéma Babemba devait ouvrir ses portes aux cinéphiles.
Le troisième protocole d’accord concernait la construction du Motel de Sévaré. Le ministre de l’Information et du Tourisme justifiait le choix de Sévaré pour accueillir le nouvel établissement hôtelier par le fait c’est le carrefour d’un réseau de routes nationales et inter-Etat bitumées et des lignes aériennes allant vers Tombouctou, Gao. « Sangha sera à l’est, dans les falaises somptueuses de Bandiagara, et sera séparé par 1 h 30 mn au plus de route carrossable de ce motel qui comprendra 15 chambres à deux lits et deux appartements complets de haut standing, qui pourra accueillir ceux qui veulent se reposer, qui vont en mission qu’ils soient des nationaux ou des étrangers y compris les touristes et les hôtes de marque ». La construction du Motel de Sévaré devait prendre fin quelques mois après la signature du protocole d’accord.
L’ambassadeur chinois a pris la parole pour juger que « la présente signature symbolise non seulement la coopération plus poussée entre nos deux pays dans le domaine de l’information et de la culture, mais ajoute aussi une brique et une pierre au bâtiment d’amitié sino-malienne ». Ma-Tzu-Ching a salué les progrès du Mali dans le travail pour le développement de l’économie et de la culture nationales. Il s’est réjoui aussi de l’engagement de notre pays dans la lutte pour la sauvegarde de l’indépendance nationale et contre l’impérialisme, le colonialisme et le néocolonialisme.
B. TOURE
source : L’ Essor