Malaise au sein d’une partie de l’armée malienne, ou coup de colère d’éléments isolés ? On peut se poser la question. La semaine dernière, mécontents, 36 éléments de la Force d’action rapide de la gendarmerie avaient abandonné leur position au centre du pays. Cette fois-ci, c’est un soldat visage découvert dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux qui critique avec virulence sa hiérarchie, et la gouvernance actuelle.
« Je suis le sergent Oumar Kéita », affirme face à la caméra l’homme en uniforme. Il est assis. Il brosse la situation de l’armée depuis quelques décennies. La mauvaise gestion des rébellions passées, note-t-il, avant venir à la situation actuelle. Il n’est pas tendre. « La discipline est une règle de l’armée, mais de la base au sommet », peste-t-il.
Il rappelle qu’il a suivi récemment une formation avec des militaires tchadiens, qui étaient plus équipés que lui le Malien. Pour lui, « on ne peut parler de démocratie que lorsque l’armée fonctionne bien ». Ce qui selon lui n’est pas le cas actuellement. Il passe sous silence les efforts entrepris pour la montée en puissance de l’armée malienne, jette des fleurs au général Amadou Sanogo (le putschiste de 2012), critique de hauts gradés, avant de préciser que « dans l’armée, certains oublient le Mali, au profil de leur poche ».
La sortie du militaire n’a pas du tout été appréciée par sa hiérarchie. Il a été mis aux arrêts pour « non-respect du devoir de réserve ». Il rejoint en prison près d’une quarantaine de gendarmes appartenant à une troupe d’élite de la gendarmerie. Pour manifester leur mécontentement, ils avaient la semaine dernière abandonné leurs positions dans le centre du Mali.
RFI