Au sortir d’une trêve pour cause de fête de Tabaski, les leaders du mouvement politique M5 RFP ont ordonné à leurs militants de reprendre les actions de désobéissance civile à partir de ce lundi.
Lors de son rassemblement dimanche, les ténors ont demandé aux jeunes d’investir la rue en paralysant la circulation routière et d’empêcher les services publics de travailler.
Pour se rendre compte de l’état de la ville de Bamako dans la matinée de ce lundi, rien de mieux qu’une visite de terrain. Le constat général est que la mobilité des populations est moins perturbée que lors du début de la contestation la semaine dernière. De Kati jusqu’au monument de l’indépendance, la route est praticable.
Les agents dédiés au maintien d’ordre sont visibles aux différents carrefours. De quoi dissuader les manifestants qui ont conjugué leurs efforts dans le secteur du centre-ville (Rail-da) et à Magnambougou, quartier qui accueille le siège de la Cmas de l’imam Dicko.
Les trois ponts de Bamako sont ouverts au trafic. Tout au long de l’avenue de l’OUA, la circulation est normale. Sur la route de Sebenikoro, après quelques heures de perturbation, la voie est dégagée.
Des déchets ménagers sont jetés sur le bitume sans entraver la circulation des voitures et des motos.
Selon un observateur, la forte présence policière avec des blindés et autres équipements antiémeutes a pesé dans la balance.
À Djicoroni, en Commune IV, le long de la route, les forces de l’ordre y sont également déployées. Le dispositif sécuritaire en place se compose d’un groupement de la police et de la garde nationale. Non loin de là, devant la Mairie de cette commune une troupe de la garde nationale est campée.
À Sebenikoro, avant d’arriver au marché, des manifestants ont barricadé la voie à partir de la banque (BOA). Au même moment, un véhicule de la Police est posté à ce niveau. Des tas d’ordures sont jetés au virage Ufabaco.
Au niveau de la cité administrative de Bamako, les agents de sécurité, tous masqués, ont redoublé de vigilance avec un contrôle strict à l’entrée. À Badalabougou, tout juste à la montée du pont de la rive droite, la Gendarmerie appuyée par la Police et la Garde nationale monte la garde.
T. CAMARA