Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, considère que le processus de réconciliation nationale n’est pas assez rapide au Mali, où la France est engagée militairement depuis quinze mois pour combattre des groupes jihadistes.
S’exprimant dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique paru ce dimanche, le ministre de la Défense insiste : «Je le dis très clairement.
Je pense que l’heure est venue (…) le processus de réconciliation est impérieusement nécessaire pour garantir l’intégrité du Mali, la paix et le développement».
Le ministre avoir fait part de son opinion au chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta, à Bamako, en janvier dernier.
Jean-Yves Le Drian réfute le terme de Françafrique
Dans la même interview, le ministre appelle également à une accélération du dialogue politique en Centrafrique, où la France est également engagée dans une opération de maintien de la paix.
Il récuse le terme de «Françafrique militaire», affirmant qu’«appliquer les résolutions des Nations unies et faire respecter le droit international, cela n’a rien à voir avec la Françafrique».
En janvier 2013, la France était intervenue dans le cadre de l’opération Serval pour venir en aide au Mali, ravagé par des combats entre l’armée malienne et rebelles islamistes.
Comme une réponse à l’appel de Le Drian. Ce dimanche, alors que paraissait l’interview du ministre français de la Défense, le gouvernement malien a remis sa démission. «Le président de la République (…) a mis fin aux fonctions de Oumar Tatam Ly, Premier ministre, sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement de la République», précise un communiqué officiel lu à la télévision nationale. Le président Ibrahim Boubacar Keïta «a nommé Moussa Mara, actuel ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, comme Premier ministre». Le communiqué ne précise pas les raisons de la démission du gouvernement, sept mois seulement après la nomination de M. Ly comme Premier ministre en septembre 2013, au lendemain de l’investiture du président Keïta. Le Premier ministre invoque toutefois des divergences avec le chef de l’Etat.