Sur invitation du ministre des Affaires étrangères, Sabri BOUKADOUM, Chef de file de la Médiation internationale dans la crise du Mali, le Comité de Suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger a tenu sa troisième session consultative de haut niveau, ce 17 juin 2019, à l’Hôtel Azalai de l’Amitié de Bamako. Cette consultation a permis de faire le bilan général, d’identifier les difficultés et de formuler des recommandations concrètes afin de parachever la mise en œuvre de l’Accord.
À l’ordre du jour de cette rencontre, l’évaluation de la mise en œuvre de la feuille de route du 22 mars 2018 ; la présentation de la nouvelle feuille de route élaborée par les parties maliennes signataires de l’Accord. Les discussions ont aussi porté sur le plan d’action à engager en vue de la concrétisation des dispositions fondamentales de l’Accord. Les participants ont aussi échangé sur les points qui sont objets de la présentation par le représentant du gouvernement malien et sur la proposition de revisiter le cadre de dialogue tripartite en vue d’en faire un cadre décisionnel plus efficace.
Les acquis de l’accord en danger
Au cours de cette session, les participants ont vigoureusement condamné les actes de violence abjects au Centre du Mali et présenté leurs condoléances au Gouvernement et aux familles des victimes et souhaité prompt rétablissement aux blessés. Ils ont exprimé leurs vives inquiétudes face à la récurrence de ces actes odieux qui mettent en danger la cohésion et la paix sociale ainsi que les acquis de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale.
Face à cette situation, les participants ont exhorté le Gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires afin d’arrêter cette spirale de violence insensée et inacceptable. De même, ils demandent à la Communauté internationale de soutenir le Gouvernement dans ses efforts en vue d’une cessation immédiate de la violence, du renforcement de la sécurité et du retour des populations dans leurs zones ainsi que la reprise des activités économiques.
Également, les participants se sont félicités des avancées enregistrées dans la mise en œuvre de la feuille de route du 22 mars 2018, notamment le processus du DDR accéléré en cours, l’adoption en Conseil des ministres des textes créant la zone de développement des régions du Nord ainsi que les consultations en vue de la révision de la constitution de 1992. Dans le même ordre d’idées, ils saluent la mise en place d’un cadre de dialogue politique qui a réuni toutes les forces vives de la Nation, le 2 mai 2019 et les encouragent à conclure ces discussions dans les meilleurs délais.
La médiation et la communauté internationale se félicitent également de la détermination réitérée des Parties maliennes pour la concrétisation de l’accord sur le retour des services sociaux de base et des symboles de l’État malien à Kidal.
Les dividendes de la paix
Toutefois, elles ont exprimé leurs préoccupations quant à la persistance des difficultés et des lenteurs dans la mise en œuvre de certaines dispositions essentielles de l’Accord et prennent note de l’élaboration annoncée par le Gouvernement d’une nouvelle feuille de route consensuelle devant permettre d’accélérer sa mise en œuvre tout en encourageant les Parties à respecter les engagements contenus.
La réunion de ce lundi 17 juin 2019 a aussi encouragé la communauté internationale à poursuivre son appui politique, technique et financier à la mise en œuvre de l’Accord en particulier pour la réalisation des programmes de développement envisagés dans les régions du nord du Mali de manière à permettre aux populations bénéficiaires de commencer à profiter des dividendes de la paix.
Enfin, la réunion a salué l’atmosphère conviviale entre les Parties durant la session et appelé à la préservation de cet esprit fraternel pendant tout le processus de la mise en œuvre de l’Accord. Pour le bon fonctionnement du CSA, la partie algérienne a mobilisé 100 milles euros, soit 65, 600 millions de FCFA.
Abdoulaye OUATTARA
Afrikinfos-Mali