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Mali : Bamako accuse la Minusma d’avoir précipité son retrait du camp d’Aguelhok sans le rétrocéder

(Agence Ecofin) – En trois mois, les combats entre l’armée malienne et les rebelles armés se sont accrus, mettant en « péril » le retrait sans délai de la Minusma exigé par Bamako. La force onusienne qui dit n’avoir pas été autorisée à transférer une partie de son contingent a dû détruire des équipements de valeur.

L’armée malienne a dénoncé dans un communiqué diffusé dans l’après-midi du mardi 24 octobre, le retrait de la Minusma du camp d’Aguelhok, sans l’avoir rétrocédé.

« Nous avons appris hier, 23 octobre 2023, le retrait de la Minusma du camp d’Aguelhok. Nous constatons cependant avec beaucoup de regret que ce retrait n’a point fait l’objet de rétrocession aux FAMA [Forces armées maliennes, Ndlr], comme stipulé dans le calendrier d’occupation des emprises Minusma par les Fama », relève la note d’information.

Selon les FAMA, ce départ précipité a favorisé l’introduction de « terroristes pour détruire plusieurs installations », ajoute la note.

Cependant, conformément aux directives de l’ONU, « la Minusma ne transfère officiellement les camps qu’aux autorités civiles de l’État » malien, avait auparavant indiqué la mission de l’ONU.

Les emprises abandonnées par la Minusma sont, depuis quelques mois, au cœur de violents accrochages entre les FAMA et les groupes armés rebelles dans le nord du pays. En juin dernier, Bamako a exigé le départ sans délai de la force onusienne. Mais face aux combats qui s’intensifient, la mission onusienne a décidé d’accélérer sa sortie du territoire, déplorant dans la foulée la destruction d’une partie de ses équipements au cours des attaques, et avertissant les autorités des conséquences.

Lundi 23 octobre dernier, la Minusma a déclaré que « la situation sur place était devenue très dangereuse », entre conflits et assauts djihadistes, au point où une partie de son équipe se trouvant à Aguelhok n’a pu être transportée sur Kidal pour un rapatriement vers le Tchad.

La mission onusienne souligne avoir dû, suite à la situation sécuritaire délicate, détruire, désactiver ou mettre hors service des équipements de valeur.

Faut-il le rappeler, le retrait de la Minusma et la récupération de ses emprises revêtent un enjeu capital autant pour Bamako que pour les rebelles. D’après l’ONU, la Minusma laisse sur place des infrastructures et des équipements tels que des installations de traitement de l’eau et de gestion des eaux usées, des réseaux de production et de distribution d’électricité, ainsi que des bureaux meublés.

Victoria Sedji

Agence Ecofin

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