À deux mois de la fin réglementaire de la transition, et après avoir annoncé le report des élections promises en février 2022, Assimi Goïta n’a plus beaucoup d’options. Pour sauver son bilan et sortir par la grande porte, le colonel putschiste doit jouer les rassembleurs.
À quoi pensait le colonel Assimi Goïta ce matin du 7 juin quand il a troqué son habituel treillis pour l’uniforme de commandant du Bataillon autonome des forces spéciales des centres d’aguerrissement (BAFS-CA), dans lequel il a prêté serment en chef militaire devant la Cour suprême ? Avait-il alors mesuré la portée de cette nouvelle fonction quand, main gauche sur la Constitution et main droite levée vers le ciel, il a juré « devant Dieu et le peuple malien de respecter la Constitution et la charte de la transition » ? Lui qui a toujours préféré l’aventure sur les terrains périlleux de Mopti aux fastes du pouvoir se sentait-il à la hauteur de la tâche ?
Sept mois après la mise en place du deuxième gouvernement de transition, les engagements pris par Goïta, le 16 septembre 2020 à Accra, lors d’un sommet extraordinaire de la Cedeao sur le Mali au cours duquel il a assuré que la transition ne durerait que dix-huit mois, semblent loin d’être respectés. Début novembre, les autorités maliennes ont porté à la connaissance de la Cedeao leur volonté de prolonger la transition au-delà du 27 février 2022, date à laquelle devaient se tenir les élections présidentielle et législative. Une décision qui risque d’entraîner de lourdes sanctions contre le pays.
Ultimatum de la Cedeao
Source : Jeune Afrique