Le Conseil national du patronat du Mali (Cnpm) traverse aujourd’hui une crise sans précédent. Il y a un bicéphalisme suite au renouvellement des instances de la structure. Diadié dit Amadou Sankaré et Mamadou Sinsy Coulibaly, respectivement 3ème vice-président et président sortants de l’ancien bureau, se réclament tous président.
Elu le 26 septembre 2020 lors d’une assemblée générale, Amadou dit Diadié Sankaré a été installé suite à un recours gracieux 2020 donné par le tribunal de la commune IV, à la tête du CNPM. Mamadou Sinsy Coulibaly, son rival, qui se réclame lui aussi président de la même structure à la suite d’une assemblée tenue le 10 octobre dernier, a été délogé à la surprise générale des locaux du CNPM. Il a d’ores et déjà contre-attaqué l’arrêt de son ancien 3ème vice-président. Place donc à une bataille judiciaire. Jusqu’où ira ce bras de fer des opérateurs économiques ?
Pour Amadou dit Diadié Sankaré, vainqueur des élections du 26 septembre, les élections font parties désormais du passé. « Les élections sont derrière nous, seuls doivent retenir à présent nos attentions et nos énergies l’importance et l’urgence des défis qui nous attendent », a déclaré M. Sankaré lors de son investiture face à la presse.
Par ailleurs, il affirme avoir conscience de la lourde responsabilité qui est la sienne, surtout après les incompréhensions qui ont émaillé le processus de renouvellement du bureau du CNPM. Ces incompréhensions, selon Amadou dit DiadiéSankaré, témoignent à n’en point douter, du dynamisme de l’institution ainsi que de l’intérêt et de la passion de ses secteurs pour son devenir. Cette investiture a été une occasion pour le président Sankaré de rendre hommage à ses prédécesseurs dont le président sortant. Cet hommage, aux dires de M. Sankaré, c’est pour féliciter Mamadou Sinsy Coulibaly qui a su maintenir le flambeau au cours des cinq dernières années. Aussi, il l’invite à une collaboration frange avec son équipe. « Je voudrais lui (Mamadou Sinsy Coulibaly) tendre à cet effet une main fraternelle et l’inviter à une collaboration frange avec mon équipe, apportant ainsi sa précieuse pierre à la consolidation et à la pérennisation de notre très chère organisation dans l’entente et la sérénité », laisse-t-il entendre.
Les élections, pour Amadou Sankaré, sont l’expression de l’exercice démocratique au sein d’une organisation. Et il ne saurait y avoir ni gagnant ni perdant, affirme-t-il. Pour conclure, Diadié Sankaré a indiqué que le CNPM doit être désormais un.
Idem pour le président sortant, Mamadou Coulibaly, candidat sortant sorti victorieux avec 102 sur 107 suffrages exprimés lors de l’assemblée générale tenue le jeudi 08 octobre 20é0. Emu, Mamadou Sinsy Coulibaly a appelé à l’unisson : « Ce nouveau bureau va s’atteler à fédérer l’ensemble des secteurs privés. Il est temps maintenant qu’on se regarde en face pour demander des réformes au sein du CNPM et de l’administration publique », a-t-il soutenu. Avant d’indiquer: « C’est un sentiment de satisfaction et de fair-play qu’on a réussi à faire ces élections sans faire de tapage ». Et Madou Coulou de poursuive : « Nous sommes en pleine transition politique dans notre pays. Le nouveau bureau va s’atteler davantage à collaborer avec la transition. Ce, dit-il, pour notre propre intérêt d’abord. C’est-à-dire : mettre l’économie au centre de notre préoccupation ». Pour que la transition puisse être une réussite, il demande à ce que l’économie du pays soit le pivot central.
Et selon un membre du camp de Sinsy, Diadié et ses partisans ont eu accès aux locaux sont du CNPM. Ils sont venus avec en mains une ordonnance gracieuse signée du Président du Tribunal de la Commune IV, une mesure conservatoire qu’un juge ordonne en l’absence d’un litige. “Un tel document est précaire et ne peut prospérer. Le contentieux sera donc ouvert à une date d’audience sera fixée”, a-t-il indiqué.
Une structure, deux présidents, jusqu’où cette bataille des titans ira ?
Après deux renvois l’audience est prévue ce vendredi 23 octobre 2020. Que, sera le verdict ? En tout cas, la crédibilité de la justice malienne en général et du tribunal de la commune IV en particulier est en jeu.
La Rédaction
Source: Le Démocrate