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Mali : 603 cas de violences conjugales enregistrés en 2014

353 femmes ont subi des violences physiques, en 2013, au Mali, selon le rapport annuel de l’ONU Femmes, -Mali. En 2014, 603 cas ont été enregistrés par Wildaf Mali. Presque le double. « Chaque jour des femmes viennent se plaindre chez nous » affirme Mme Bintou Founé Samaké, présidente de Wildaf-Mali.
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Ces chiffres montrent, à suffisance l’ampleur que prend ce phénomène dans la société malienne. La violence conjugale se manifeste de plus en plus dans les foyers. Et c’est les femmes qui en sont généralement victimes. « Il m’a dit : je ne veux pas que d’autres hommes t’appellent. Je lui ai demandé même mes frères et cousins ? Il m’a répondu : ils n’ont pas le droit, tu es ma femme. Je lui ai dit merde! Et il m’a giflé » nous confie une victime. Ajoutant « Il a continué, un jour il m’a brutalisée alors que j’étais enceinte de trois mois. Le choc était tellement fort que j’ai fait une fausse couche » poursuit-elle,

Elles sont nombreuses à vivre cette situation en silence. Ce que les ONG féminines déplorent. « C’est quelque chose qui est banalisé par tout le monde, sauf quand il y a un drame. Nous ne devons pas attendre cela avant de réagir » regrette Mme Bitou Founé Samaké.

Si le phénomène gagne autant de terrain, c’est parce que la société le cautionne, d’une manière ou d’une autre, selon Mme Samaké. « Ici, quand la femme est violentée et qu’elle cherche de l’aide, on lui dit toujours, il faut patienter. C’est pour tes enfants, sinon ils seront maudits et ne s’en sortiront pas. Personne ne met la pression sur l’homme » commente-elle.

Au niveau de l’Etat, la loi condamne ces actes et prévoit des peines allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. « Pour les coups et blessures, l’article 207 et 208 du code pénal indique que les blessures qui n’ont causé aucune incapacité de travail, la peine de 11 jours à 2ans et de 2 à 5 ans lorsqu’elles entrainent une incapacité de travail de 20 jours » explique Mahamane Agaly Maïga, Procureur de la commune VI du district de Bamako.

« Quand les coups engendrent une mutilation chez la victime ou une atteinte à sa vie, on rentre dans le cadre du crime. Et là, les peines vont de 10 à 20 ans de prison » conclut-il.

Il en est de même pour la religion musulmane dont se revendique les 90% des maliens. Selon le prédicateur, Almahmoud Touré, l’Islam interdit carrément de violenter sa femme, et prône la tolérance dans le couple.

Les femmes sont certes les plus touchées par ce fléau, mais aujourd’hui, les hommes ne sont pas non plus épargnés. Mais ils s’en plaignent moins, d’où la difficulté d’avoir des statistiques à ce sujet.

Le Mali a ratifié la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, qui stipule en son article 5, que nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Cependant l’application des textes posent problème. L’assassinat de Mariam Diallo par son mari, le 5 février dernier, en est un exemple. Plus d’un mois après ce drame, l’affaire est toujours au niveau du tribunal de la commune V de Bamako en attente de procès.

 

Source: sahelien.com

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