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Mali : « 53 de nos enfants sont morts », l’amertume du père d’un soldat tué en Afrique

Dominique Protin, père d’un soldat tué au Mali, ne cache pas son amertume après l’annonce du retrait des troupes françaises du pays. Il adresse un message au président malien.

L’Élysée a confirmé ce jeudi 17 février 2022 le « retrait coordonné » des forces françaises déployées au Mali, 9 ans après le lancement de l’opération militaire Serval. L’annonce a été faite par Emmanuel Macron avant l’entame du sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine, à Bruxelles.

Une présence conservée au Sahel

Cette décision intervient dans un contexte de forte tension entre Paris et Bamako, où la junte au pouvoir s’emploie pour pousser hors des frontières du pays les militaires français et européens présents sur place. Le président de République a par ailleurs précisé que ce retrait aurait lieu « de manière ordonnée avec les armées maliennes et avec la mission des Nations unies au Mali ».

4 600 militaires français dont 2 400 au Mali sont actuellement présents au sud du Sahara. 53 soldats français envoyés pour lutter contre le terrorisme sont morts depuis le début de l’intervention. Alexandre Protin, adjudant au 4e régiment de chasseurs, mort pour la France le 15 novembre 2019, en fait partie.

« 53 de nos enfants sont morts »

Son père, Dominique Protin, qui habite à Blain (Loire-Atlantique) dans la région de Nantes, suit à distance et avec amertume l’évolution de la situation sur le sol africain.

« Je pense que c’est la meilleure décision que l’on pouvait prendre. La junte au pouvoir est hostile à notre présence, donc on ne pouvait pas rester. Mais il nous faut cependant rester présents au Sahel pour continuer à combattre le terrorisme. »

Le père d’Alexandre Protin exprime tout de même sa désapprobation quant au rejet des forces militaires françaises. Dans une lettre adressée au colonel Assimi Goïta, chef de la junte malienne au pouvoir, Dominique Protin rappelle le lourd tribut payé par les familles françaises.

« 53 de nos enfants sont morts au combat à ce jour face aux groupes djihadistes opérant sur votre sol. L’un d’eux était mon fils, Alexandre, tombé avec douze de ses frères d’armes dans une opération dans la région de Ménaka le 25 novembre 2019. D’autres sont décédés lors d’accidents. Combien ont été blessés ? […] Je tenais uniquement à vous rappeler que, sans le sacrifice de nos enfants, vous n’exerceriez sans doute pas les responsabilités qui sont les vôtres aujourd’hui, car il n’y aurait tout simplement plus de République du Mali. »

Un « manque de reconnaissance »

En contact avec des amis de son fils, encore présents au Mali, Dominique Protin estime que dans sa grande majorité, les Maliens ne souhaitent pas voir les militaires français quitter leur pays. « Une toute petite partie de la population les rejette, mais le peuple malien au contraire ne désire pas que l’on parte. Ils ont peur d’être à nouveau envahis par le djihadisme. »

Il déplore par ailleurs un « manque de reconnaissance » : « À l’origine nous y sommes allés car on nous avait demandé de l’aide. Nos soldats ont été acclamés à leur arrivée dans les rues de Bamako jusqu’à Gao qui étaient aux mains des terroristes. Si nous n’étions pas intervenus, le Mali serait aujourd’hui une république islamiste. »

Meurtri par cette guerre qui dure depuis près d’une décennie, Dominique Protin pense en premier lieu aux nombreux soldats encore sur place et à son fils. « Je pense qu’il aurait encore plus la niaque pour aller combattre, ils ne veulent pas se laisser insulter et se laisser faire mettre dehors. Ils sont là pour garantir la paix. »

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Source: éclaireur

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