Quelque 302 civils ont été tués, 47 enlevés ou portés disparus et 56 blessés au Mali entre le 03 juin et 19 septembre 2022, selon le rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations unies.
De nombreux cas d’arrestations et de détentions arbitraires ont, également, été enregistrés notamment dans le cadre d’opérations militaires au Mali, indique le même rapport présenté mardi aux membres du Conseil de Sécurité à New en marge d’une réunion ordinaire en présence du ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop.
Diop était venu exposer les observations du Mali dans un mémorandum de 18 pages.
La Mission Multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a expliqué, dans le rapport, que « la plupart de ces violations et atteintes présumées sont survenues dans les régions de Bandiagara (106 cas ), Ménaka (70), Ségou (42), Mopti (40), Gao (35), Koulikoro (19), Tombouctou (17), Koutiala (10), Douentza (4), Kayes (4) et San (4).
« La situation demeure caractérisée par des allégations de violations du droit international des droits de l’homme et d’atteintes y relatives ainsi que de violations du droit international humanitaire perpétrées par des groupes armés extrémistes (2 97), des milices d’autodéfense (23), des groupes armés signataires (27) et des éléments armés non identifiés (3) » explique le rapport.
La même source souligne avoir documenté 55 violations présumées imputées aux Forces de défense et de sécurité maliennes, accompagnées dans certains cas de personnel militaire étranger, pendant la conduite des opérations militaires dans
le centre.
Pour sa part, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop appelle à une meilleure coordination de l’appui des Nations Unies, à travers la Minusma et les équipes pays, y compris dans le cadre de la Stratégie globale pour la stabilisation du Centre, adoptée en Conseil des ministres le 24 août 2022.
Selon la diplomatie malienne ce rapport aurait gagné en objectivité s’il informait davantage sur les efforts du Gouvernement, par ailleurs régulièrement couronnés de succès sur le terrain, dans le cadre de la sécurisation du territoire national et de la protection des populations civiles. En effet, il est regrettable qu’en de nombreuses occurrences, le rapport mentionne uniquement les actions des groupes armés terroristes, sans pour autant informer sur les réactions des FAMa (Forces armées maliennes).
Le Gouvernement invite le Secrétariat des Nations Unies à s’écarter de cette posture négative et hostile et à s’inscrire dans la démarche qui justifie sa présence au Mali : aider les Maliennes et les Maliens à faire face et à surmonter les difficultés en lien avec la crise sécuritaire.
Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, a appelé le Mali à renouer des relations de coopération et de confiance avec ses partenaires de la sous-région pour opposer un front uni à cette menace transfrontalière. I
De son côté la Russie a exprimé sa préoccupation des « tentatives de déstabilisation visant à transformer le Sahel en théâtre des confrontations géopolitiques étrangères à la région et contraire aux intérêts de ces États et peuples. Les réactions vivement négatives de l’occident face au renforcement de la coopération entre la Russie et le Mali sont à nouveau des approches paternalistes et du deux poids deux mesures de la part des anciennes grandes métropoles ».
AA/Bamako/AmaranaMaiga
Source: AA.Com