Avant la crise sanitaire, la crise sociopolitique, l’administration des Douanes nationales faisait gagner à l’Etat 48 à 50 milliards de FCFA de recettes par mois. Avec l’avènement de ces deux crises et tout ce qui s’en est suivi, elle a renfloué les caisses de l’Etat de 41 milliards de FCFA au mois d’août. Ce qui constitue une prouesse. Etant donné que notre pays est sous l’embargo de la CEDEAO depuis le 18 août suite à la démission de l’ancien Président, Ibrahima Boubacar Kéita, il y’a lieu de s’en réjouir de ce résultat.
Pour rappel, les sanctions imposées au Mali par la CEDEAO sont de deux ordres. La première sanction consiste à la fermeture de toutes les frontières des pays de la communauté avec le Mali. La seconde impose la suspension de toutes les relations financières avec le Mali. Mais, les produits pharmaceutiques, les hydrocarbures et les denrées alimentaires sont exempts de l’embargo. Ces sanctions ont été prises la nuit du 18 août, suite à la démission de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Kéita après une journée mouvementée par une mutinerie des militaires du camp de Kati. Pour la levée des sanctions, la CEDEAO exige le retour à l’ordre constitutionnel. C’est-à-dire le retour des civils aux commandes du pays, actuellement dirigé par le CNSP. Pour ce faire, la CEDEAO a lancé un ultimatum au Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) lors de sa 57è session ordinaire, le 7 septembre dernier à Niamey, lui demandant de donner le pouvoir aux civils d’ici le 15 septembre prochain.
Cependant, il semblerait que les sanctions de la CEDEAO soient infondées. Ainsi, selon Me Alifa Habib Koné, avocat au barreau du Mali et ancien président de l’association des avocats du Mali, les sanctions imposées au Mali par la CEDEAO n’apparaissent nulle part dans le protocole A/SP1/12/01 sur la Démocratie et la bonne gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité qu’elle cite comme bases desdites sanctions. D’ailleurs, deux associations de la société civile, la Coalition Malienne Publier Ce Que Vous Publiez (PCQVP) et l’Association des Consommateurs du Mali (ASCOMA), ont porté plainte contre la CEDEAO à la Cour de justice de la communauté. Pour la suspension desdites sanctions.
Si ces sanctions continuent, les recettes de la douane risqueront de baisser. Cela pour la simple raison qu’elles sont liées au rythme de l’importation des produits. Donc, du fait que les frontières sont fermées depuis un certain temps, cela joue sur le fonctionnement des affaires et sur l’économie malienne.
En cette période exceptionnelle, l’administration des douanes mérite d’être soutenue dans ses efforts louables et loyaux pour permettre au Trésor public à assurer le financement des charges de fonctionnement de l’Etat.
Par Fatoumata Coulibaly
Source: Le Sursaut