Les jeunes en colère ont incendié un bâtiment administratif de la préfecture et brûlé tous les documents et les archives, selon le maire, Adama Guindo. Kayes est en proie depuis plusieurs jours à la contestation contre les résultats proclamés de récentes législatives et contre le couvre-feu instauré pour contenir le Covid-19. Les tensions se sont aggravées lundi soir après qu’un policier, qui n’était pas en service selon les autorités, eut tiré et tué un jeune garçon qui s’amusait avec des proches en moto en banlieue de Kayes. Un commissariat et des postes de police avaient été saccagés mardi, d’après un communiqué du gouvernement mardi soir. Les manifestants veulent qu’il y ait justice parce qu’il y a eu trop d’injustices dans cette ville, « trop de bavures de la police », a dit un oncle du jeune abattu par le policier, Siradjou Tamboura.
Face à la situation, une réunion tenue à la présidence a décidé mardi l’envoi sur place d’une délégation ministérielle, arrivée mercredi matin. Le ministre de la Sécurité à la tête d’une délégation a exprimé la compassion du gouvernement envers les trois victimes, hier mercredi matin. Il a assuré que le policier fautif serait jugé.
Cette situation arrive au moment où le pays connait des manifestations dans plusieurs villes du Mali, déjà en proie à l’insécurité due aux attaques des groupes jihadistes. Cette grogne fait suite à l’annonce des résultats définitifs des législatives de mars-avril et au repêchage de dix candidats du parti présidentiel, initialement donnés battus par les résultats provisoires.
Le Mali se trouve dans une position de laisser-aller dans lequel la population est lassée de vivre l’insécurité, la misère ajoutée au couvre-feu finalement levé et les élections législatives contestées. Cette grogne est en quelque sorte la manifestation contre un régime jugé peu favorable aux aspirations du peuple. Ainsi beaucoup sont ceux qui s’interrogent la fin de cette grogne ?
Komi