C’est du moins, l’engagement pris par le nouveau président de l’Assemblée Nationale du Mali pour sortir le pays de l’ornière.
Depuis le 11 mai dernier, l’Assemblée Nationale du Mali a un nouveau patron. Il s’agit de l’honorable Moussa Timbiné 46 ans, non moins président de la jeunesse du parti présidentiel RPM. Il a été élu par ses pairs à la tête de cette institution par 134 voix contre 8 voix pour son rival qui n’était autre que l’honorable Moussa Mara, ancien Premier Ministre, élu député en commune IV du District.
L’honorable Moussa Timbiné a été propulsé à la tête de l’Assemblée nationale grâce au soutien du président de la République, à la surprise générale du parti RPM qui avait désigné un candidat pour le perchoir en la personne de l’honorable Mamadou Diarrasssouba, élu à Dioïla. Ce dernier était considéré comme le favori des favoris dans la course pour le perchoir. Mais sous la pression du président de la République et de sa famille, l’Honorable Diarrassouba a fini par retirer sa candidature au profit de Moussa Timbiné. Toute chose qui suscité beaucoup de bruits et qui continue d’animer les débats dans les salons feutrés de Bamako. Car ils sont nombreux les Maliens à douter de la capacité du jeune Timbiné d’assurer la présidence d’une institution aussi importante comme l’Assemblée nationale. Mais quand ‘’le vin est tiré, il faut le boire’’ dit-on. C’est au nouveau président de l’hémicycle de prouver le contraire à ses détracteurs en leur montrant que le président de la République ne s’est pas trompé du choix. Pour cela, l’honorable Moussa Timbiné n’a pas droit à l’échec face aux nombreux défis qui l’attendent. Des défis qui ont pour nom : Réformes constitutionnelles, crise scolaire, crise sécuritaire, crise sanitaire et chômage des jeunes.
«Je me battrai pour honorer la jeunesse malienne. Je me battrai pour ne pas décevoir le président de la République qui a dédié son mandat à la jeunesse…», a fait savoir l’honorable Timbiné.
Conscient de l’importance des défis qui l’attendent, l’honorable Moussa Timbiné a, après son élection au perchoir, indiqué que l’une des priorités, après l’organisation réussie des élections législatives, demeure les réformes politiques constitutionnelles. Des reformes dans lesquelles l’Assemblée nationale aura un rôle très important à jouer. Il s’agira, au cours de ces réformes, de réviser la constitution et reformer certaines institutions afin de les adapter au contexte actuel.
S’agissant de la crise de l’école, il promet de faire en sorte que les Maliens aient l’école de leur besoin. Pour ce faire, l’Assemblée nationale en tant qu’institution de contrôle de l’action gouvernementale, doit obliger le gouvernement à reprendre les négociations avec les enseignants grévistes en vue de la reprise, sans délai, des cours.
A noter que depuis la rentrée 2020 en octobre, l’école malienne est paralysée par des grèves incessantes de certains syndicats d’enseignants. Les regards des Maliens sont désormais tournés vers les élus de la 6è législature afin qu’ils s’impliquent dans la recherche d’une solution durable, voire définitive à la crise de l’école malienne qui n’a que trop duré.
«La crise scolaire est une épine qu’il faut vite tirer du pied. Les enfants sont les responsables de demain, ils ont besoin d’être bien formés. L’Assemblée nationale va jouer sa partition pour qu’on sorte de cette crise », a souligné le président de l’Assemblée nationale.
Depuis 8 ans, on assiste, impuissamment, à des affrontements intercommunautaires doublés d’attaques terroristes au nord et centre du Mali, notamment dans les régions de Mopti et Ségou. Le nouveau Président de l’Assemblée Nationale a assuré que son institution prendra des mesures idoines pour endiguer cette situation. Il faut signaler que malgré la présence des forces étrangères sur le sol malien (14000 casques bleus et 6 000 militaires français), des milliers de personnes ont trouvé la mort dans la crise malienne à travers les attaques djihadistes et les affrontements intercommunautaires au centre et au nord du Mali.
Autre problème auquel la nouvelle équipe parlementaire doit s’attaquer sans tarder, demeure le Covid 19 au Mali. Il urge aujourd’hui de prendre des mesures pour circonscrire cette maladie qui est en train de faire des ravages à travers le monde. A ce jour, cette maladie a contaminé environ 800 personnes et a tué plus de 40 personnes au Mali.
L’honorable Timbiné a souligné que l’Assemblée nationale, ne va pas tarder de se saisir de l’ensemble des problèmes de l’heure pour que les populations sentent que cette législature est là pour trouver des solutions à leurs préoccupations. Pour relever ces défis, le nouveau président de l’Assemblée nationale s’est fixé des principes à respecter, à savoir : privilégier la vérité et l’équité dans le travail.
«Mon premier arme sera de travailler sur la base de la vérité et de l’équité. Je vais travailler à équidistance de l’ensemble des formations et groupements politiques. Je veillerai à ce que l’aspect partisan ne prenne pas le dessus sur l’intérêt général de la nation. L’intérêt général de la nation sera boussole. Je veillerai à travailler en tant que président d’une institution et non en tant politique qui défendrai un parti politique » a-t-il lâché aux journalistes à son domicile.
En se considérant comme l’Ambassadeur de toute la jeunesse malienne à l’hémicycle, l’honorable Timbiné a assuré qu’un traitement particulier y sera accordé aux questions d’emplois des jeunes.
Aboubacar Berthé
Source : Le Serment du Mali