Désigné meilleur arbitre de l’année par la Fédération malienne de Taekwondo, lors de l’édition 2019 du championnat national de taekwondo tenue du 26 au 28 décembre dernier, au palais des Sports Salamatou Maiga, Maître Yacouba Diarra, arbitre international depuis 2010, nous a accordé un entretien au cours duquel il évoque son parcours d’arbitre et le sentiment qui l’anime après sa désignation.
Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Maître Yacouba Diarra : Je me nomme Yacouba Diarra dit Youba, arbitre international et formateur de Taekwondo. En plus de cela, je suis actuel instructeur principal du Club de la Paix de Badalabougou où plusieurs champions de taekwondo ont été formés.
Comment êtes-vous venu dans l’arbitrage de taekwondo?
Maître Yacouba Diarra : Après plusieurs années de pratique de la discipline, mon maître, Bakary Diawara dit Yanki, m’a conseillé d’aller faire de l’arbitrage. Quelques jours après, il m’envoyait chez Yacouba Traoré, l’un des grands formateurs d’arbitres de taekwondo au Mali. Ce dernier m’a accepté et j’ai commencé à pratiquer l’arbitrage. Grace à ma détermination, les membres de la Fédération malienne de taekwondo m’ont accordé leur confiance. Ils m’envoient diriger des séances d’arbitrage dans les régions afin de former les arbitres régionaux sur les nouvelles techniques d’arbitrage de la discipline. En 2010, la Fédération malienne de taekwondo, en partenariat avec la Fédération mondiale de taekwondo, a organisé un séminaire de formation des arbitres internationaux à Bamako. Nous étions 19 participants maliens à prendre part à ce séminaire. A l’issue de la formation, 17 des 19 participants ont réussi avec succès leur examen dont moi-même. Depuis ce jour, je suis devenu arbitre international de taekwondo.
Parlez-nous de votre parcours d’arbitre international ?
Je pense qu’il est riche parce que j’ai officié plusieurs combats importants à l’extérieur comme à l’intérieur. Après avoir obtenu mon certificat d’arbitre international, j’ai décidé d’aller faire un perfectionnement à l’extérieur afin de m’imposer sur le plan international. C’est dans ce cadre que je suis allé à Dakar au Sénégal afin d’effectuer un stage et payer mes arriérés de cotisation au niveau de la Confédération africaine de taekwondo (CAT). Après ce stage, plus précisément en 2019, j’ai été invité par la Fédération mondiale de taekwondo à participer au Camp I à Moscou en Russie, c’est-à-dire la sélection des arbitres internationaux qui vont officier aux Jeux Olympiques Tokyo 2020. Au terme du Camp, je n’ai pas été retenu pour les Jeux Olympiques. Quelques jours seulement après mon retour à Bamako, j’ai été encore invité par la Confédération africaine de taekwondo pour participer aux Jeux Africains à Rabat au Maroc. Lors de cette compétition, j’ai pu échanger avec plusieurs arbitres de taekwondo de la sous-région dont ceux du Niger qui m’ont d’ailleurs invité au mois de décembre dernier, à Niamey, pour participer à la Coupe Alfaga. Au terme de cette coupe, chaque arbitre participant a reçu une médaille d’or.
Quel sentiment vous anime-t-il après avoir été désigné meilleur arbitre de l’année par la Fédération malienne de taekwondo?
Aujourd’hui, il y a un sentiment de satisfaction et de joie qui m’animent. Désigné meilleur arbitre de l’année est quelque chose d’important, surtout dans le domaine des arts martiaux. C’est pour cela que je profite de cette opportunité pour remercier maître Bakary Diawara qui m’a initié dans l’arbitrage. C’est grâce à lui que plusieurs arbitres maliens sont devenus des arbitres internationaux de la discipline. En plus de lui, je remercie le maître Bakary Diawara dit Yanki pour tout ce qu’il a fait pour moi.
Comment se porte aujourd’hui le taekwondo malien ?
Le taekwondo malien se porte bien parce que nous avons de bons combattants.
La majeure partie de ces combattants est très engagée à défendre les couleurs nationales. Je vous rassure que nous avons des combattants capables de remporter toutes les médailles et même les médailles olympiques pour le Mali. Malheureusement, nous sommes confrontés à un problème de moyen financier. De 1996 à nos jours, le club de la Paix de Badalabougou où je suis l’instructeur principal a formé plusieurs champions dont Aminata Makou Traoré, Aminata Maïga, Aida, Soloba etc. Aujourd’hui, pour aller loin dans le sport, il est important d’avoir des moyens financiers. Le Ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) font de leur mieux, mais nous voulons trouver d’autres partenaires comme des opérateurs économiques afin de nous accompagner.
Réalisé par Mahamadou TRAORE
Source: Aujourd’hui-Mali