La tentative d’évasion de certains pensionnaires de la MCA (Maison Centrale d’Arrêt) de Bamako qui a été vite maitrisée par les gardiens de prison, a occasionné 6 morts et fait surtout des blessés. Construite en 1951 pour héberger 500 détenus, la maison centrale d’arrêt de Bamako croupit aujourd’hui sous le poids d’une surpopulation carcérale avec environ 2000 prisonniers. Dans le cadre des mesures de préventions contre le COVID-19 le président de la république a gracié 400 détenus tous libérables en janvier prochain. Cette action présidentielle, en plus de la lutte contre la pandémie de la maladie à Coronavirus, rentre en droite ligne dans le cadre de la décongestion de nos prisons. Après cette énième tentative d’évasion, il faut se poser la question de savoir si de nos jours cette prison mérite de rester au cœur de l’un des quartiers centraux de la capitale et véritable plaque tournante de l’activité commerciale à travers le marché Dibida ? Nous nous efforçons de donner une réponse en tenant compte du fait que les riverains de la MCA que nous avons pu approcher en ont ras le bol pour plusieurs raisons : D’abord l’insécurité dans les environs immédiats de la prison parce que certains ex- détenus ont de la peine à s’éloigner de la MCA et sont très actifs aux abords de la prison, puis que connaissant le mécanisme de fonctionnement de la prison, ils mènent des business avec des surveillants de prisons. Un comportement qui influe négativement sur les enfants du quartier qui sont témoins et qui commencent à voir en ces ex détenus des héros. Pour certains riverains, ils sont les plus exposés en cas de tentatives d’évasion à cause des tirs à balles réelles. Pour cet autre riverain, le mot prison ne fait plus peur aux jeunes de quartiers riverains.
En tenant compte de tous ces griefs les pouvoirs publics se doivent de réfléchir sur la délocalisation de la Maison Centrale de Bamako qui est plus qu’une nécessité aujourd’hui afin de mettre ces milliers de famille qui en ont marre, dans leur droit et qui aspirent à la quiétude. Après la délocalisation, nous proposons aux autorités de faire rentabiliser cette bâtisse avec son architecture coloniale en la transformant en musée qui va recevoir, j’en suis convaincu, des centaines voire des milliers de visiteurs.
Oumar Baba TRAORE