Pour son combat pour le Mali, dit-on, l’imam Mahmoud Dicko vient de recevoir une médaille d’or ; un diplôme de doctorat, une distinction de décoration décernée par les membres de l’Organisation mondiale pour les droits de l’homme. Après avoir eu sa distinction, l’imam de Badalabougou a déclaré : « Je suis très ému, c’est dans la salle qu’on (lui et les organisateurs) s’est rencontré, on ne s’était jamais vu. Je suis très heureux et très ému. Je me réjouis de cette distinction, mais je vais vous vais surprendre, parce que je ne suis pas fier », explique Imam, après avoir été décoré et reçu ses distinctions. Et de poursuivre en ces termes : « Je suis heureux, émus, mais pas fier ».
Non ! Je ne suis pas fier, et je ne peux pas l’être. Parce que le pays pour lequel je suis nominé traverse une situation difficile, va-t-il faire connaitre au public. Ces distinctions, ajoute imam, elles doivent être plutôt dédiées à ces braves peuples du Mali ; voire à cette jeunesse digne et combattante. C’est pour eux ces distinctions, a-t-il soutenu. En réalité, dit-il, c’est cette jeunesse digne et débout qui mérite d’être magnifiée. Quand j’ai dit que je ne suis pas fier, clarifie Mahmoud Dicko, c’est parce qu’il n’est pas facile pour moi aujourd’hui d’avoir cette fierté pendant que 80% du territoire malien n’est pas sous le contrôle de l’Etat.
Puis d’ajouter : « Je ne peux pas être fier de ces distinctions pendant que les questions de souveraineté de mon pays sont discutées dans les salons des chancelleries étrangères. Les questions de souveraineté de mon pays sont aujourd’hui discutées dans les salons des chancelleries étrangères ». Tant que cette situation perdure, ajoute-t-il, je ne peux être fier, mais je me réjouis de ce qui a été fait. La situation du pays interpelle, selon lui, tout le peuple. C’est aujourd’hui que les Maliens doivent se serrer les coudes en taisant les rancœurs. Ce, pour un Mali fort et débout. A ses compatriotes, imam étaie que l’histoire du Mali doit rappeler les uns et les autres que « nous pouvons trébucher, mais jamais tomber à tel point que nous ne pouvons pas nous lever ».Et de dédier toutes ses distinctions à cette jeunesse martyre, celle qui a versé son sang pour un Mali démocratique. Les luttes pour l’honneur et la dignité sont des luttes qui demeurent pour l’éternité, a-t-il déclaré, précisant : « Personne ne peut confisquer ces luttes pour la dignité, la liberté et l’honneur des hommes. Non ! ».
D’après lui, il faudra que les Maliens refusent à ce qu’on leur dicte comment ils doivent gérer ce pays. Quant à la gestion du problème sécuritaire, il estime qu’il faudra nécessairement la puissance des idées. Cela, pour simple raison que « nous sommes dans une période où la puissance du feu ne gagne pas forcément les guerres ».
. Aux Maliens, il appelle à l’union sacrée autour du Mali pour sortir le pays de cette situation déplorable. Si on ne se met pas ensemble, estime Mahmoud, le grand pays va disparaitre.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali