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Mahamat Saleh Anandif, RSSG, chef de la MINUSMA : « Il faut repenser le concept de maintien de la paix »

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies a pris part, les 18 et 19 juin à Rabat, à la 2ème Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique (APSACO) organisée par le think tank marocain OCP Policy Center.  

Quel intérêt présente l’APSACO 2018 sur le maintien de la paix en Afrique ?

C’est bien qu’il y ait des cadres de réflexion sur les opérations de maintien de la paix. Il y en a 13 dans le monde, 7 en Afrique, dont les 5 plus grandes, parmi lesquelles la MINUSMA. Nous sommes dans une évolution positive : des missions ont fermé au Libéria et en Côte d’Ivoire. Contrairement au passé, les coups d’État sont l’exception. Les élections se tiennent. Elles ne sont pas parfaites, mais elles ont lieu. Maintenant, il faut repenser le concept des opérations de maintien de la paix. Telles qu’elles ont été pensées, dans les années 50, elles ne sont plus adaptées. J’estime que nous sommes statiques. Au Mali, le terrain actuel, caractérisé par une guerre asymétrique et des mouvements terroristes, n’est plus le cadre classique de déploiement d’une mission de maintien de la paix. Il est extrêmement important que les Nations Unies s’interrogent et s’adaptent.

On parle d’une reprise en main des opérations sur le continent par l’Union Africaine…

L’Union africaine veut s’approprier les opérations de maintien de la paix, mais elles coûtent cher. A-t-elle les moyens d’assumer ce rôle ? Les réformes parrainées par le Président rwandais Kagamé sont en cours. J’ose espérer qu’elles apporteront des solutions.

Maintenir la paix dans des pays en guerre, n’est-ce-pas paradoxal ?

J’entends cela. On ne maintient pas une paix qui n’existe pas. Au Mali, il y a un Accord pour la paix et la réconciliation. Il n’est pas idéal, mais il existe. Comparé aux arrangements antérieurs, il apporte certaines solutions. C’est également le premier accord garanti par la communauté internationale, d’où la présence des Nations Unies, qui n’est pas négligeable.

Dans un mois, la présidentielle. Comment l’appréhendez-vous ?

Les élections sont organisées pour résoudre les conflits, comme en 2013, après le coup d’État et l’invasion du territoire. Les résultats ont été acceptés par tous les acteurs et l’ordre constitutionnel rétabli. Nous allons vers l’élection du 29 juillet 2018, qui doit démontrer que la démocratie est irréversible et que le processus fait son chemin. Il faut qu’en sortent des résultats consensuels, dans une atmosphère apaisée. Nous intervenons pour que le dialogue au sein de la classe politique malienne soit maintenu. Même si la période qui précède des élections est une période de tension, nous disons toujours que le Mali est différent, que les choses sont fragiles et qu’il faut tout faire pour ne pas revenir en arrière.

Journal du mali

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