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Magatte Wade veut créer une marque Afrique

L’entrepreneuse sénégalaise Magatte Wade ambitionne de lancer la première marque africaine d’envergure planétaire. Après avoir vendu des boissons ethniques aux Etats-Unis, elle y commercialise des cosmétiques de luxe à base d’ingrédients traditionnels. Chaque mois, la rubrique “Good news” dans Enjeux Les Echos

Magatte Wade Isabelle Lesniak entrepreneuse senegalaise

« Les Sénégalais ne rêvent que de partir en Amérique. En règle générale, les Africains pensent toujours que ce qui se fait ailleurs est mieux. Je veux qu’ils prennent confiance en eux, qu’ils se voient enfin en contributeurs de la planète.» Vaste projet que celui de Magatte Wade, née il y a trente-neuf ans à M’Bour (Sénégal), qui veut lancer « la première marque africaine de produits de consommation capable d’intégrer le top 100 mondial ».

La France, trop petite pour ses ambitions

Aînée d’une famille de quatre enfants, élevée par sa grand-mère quand ses parents émigrent en Europe pour raisons professionnelles, elle accomplit le rêve de ses compatriotes en s’installant aux Etats-Unis après des études de gestion en France. «Ce pays était trop petit pour mes ambitions. J’étais prête à travailler dur, mais je voulais être récompensée en conséquence.» C’est donc aux Etats-Unis, à San Francisco, qu’elle cofonde sa première société en 2004. Adina World Beat Beverages propose aux bobos une alternative éthique et saine aux sodas: des boissons traditionnelles comme le bissap à base d’hibiscus ou des thés gourmets, certifiés biologiques par l’USDA et issus de petits fournisseurs indépendants travaillant dans des conditions décentes. Vendues dans des chaînes d’épiceries chic (Whole Foods, Wegmans), les quatre lignes d’Adina trouvent rapidement leur public et des parrains d’envergure (les fondateurs des jus naturels Odwalla, un ancien dirigeant de PepsiCo). L’entreprise réalise 3,2 millions de dollars de chiffre d’affaires, emploie 25 personnes et lève plus de 30 millions. Mais Magatte Wade ne reconnaît plus son bébé et passe à un nouveau projet plus en phase avec sa philosophie. En 2011, c’est près de New York, à Hudson, qu’elle lance Tiossan («Origines» en wolof), une entreprise de cosmétiques de luxe à base d’ingrédients naturels sénégalais. Après quatre ans de tests, les huiles et onguents sont fabriqués aux Etats-Unis et vendus dans le réseau Nordstrom. Magatte Wade s’apprête à transférer leur production en Afrique pour y créer des emplois et financer des établissements de type Montessori, pour former les jeunes aux activités créatives.

Une Africaine d’influence

Prochaine étape: construire un complexe Tiossan au Sénégal, avec usine, école, logements pour les salariés et spa pour les clients. Fatiguée de rappeler aux Occidentaux que l’Afrique ne se résume pas «aux safaris et à l’art tribal», l’entrepreneuse veut leur vendre des articles haut de gamme qu’ils achèteront par goût et non par compassion. «Arrêtez de lever des fonds pour l’Afrique; commencez à y investir», martèle-t-elle dans les forums internationaux auxquels elle est régulièrement invitée. Distinguée par Forbes comme l’une des 20 jeunes Africaines d’influence, choisie comme Young Global Leader par le Forum économique mondial, auteur de tribunes dans Barron’s et sur le site du Huffington Post, elle milite pour que les gouvernements du continent adoptent des cadres réglementaires plus favorables aux petites entreprises. «L’élément clé pour que les Africains connaissent enfin la prospérité.»

ISABELLE LESNIAK

Source: Les Echos

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