Nous Maliens avons dans un combat citoyen refusé de nous voir imposer une révision constitutionnelle jugée contraire aux attentes qui sont la libération du Nord et du Centre, la sécurité et le redémarrage de l’économie. Ne nous reposons pas sur ces lauriers d’une victoire d’étape.

A moins d’un an des élections présidentielles, nombreux sont les Maliens se plaignant de ne pas avoir de Numéro d’identification nationale (NINA) qui donne à chacun le droit de s’exprimer. Sans cette carte NINA, nul ne peut voter, notre diaspora ne peut avoir accès à un passeport et le citoyen ordinaire se voit attribuer des documents falsifiables. Est-ce délibéré ou est-ce simplement de l’incompétence ?

Or la société qui a fournit ces cartes s’enorgueillit d’avoir livré 8 millions de cartes NINA en moins de 30 jours en 2013. Où sont-elles passées ? Qui les détient ? S’il s’agit de nouvelles demandes, pourquoi alors que l’on peut livrer 8 millions de cartes en moins de 30 jours, les Maliens peinent à s’en procurer ? Pourquoi alors que le site de la société précise avoir produit 330 000 cartes par jour, devons-nous faire des allers et venues sans rentrer dans notre droit ? Ont-elles été délivrées à des Maliens fictifs ?

Soit ces cartes ont été distribuées, et les nouvelles sont en souffrance ; soit elles ne l’ont pas été et les nouvelles sont données selon la coloration politique. En tout état de cause, cela ne peut qu’éveiller la suspicion comme dirait Hamlet « qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark ».

Si chacun n’exige pas de l’administration l’émission de ce viatique, c’est comme si nous acceptions que notre droit de vote nous soit refusé, comme si nous étions hors-jeu de la démocratie, un peu comme des esclaves grecs. Alors, vous aurez beau crier, votre voix comptera pour rien.

Dieu veille.

La rédaction