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Lynchage de trois jeunes bouchers à Doumazana: les bouchers menacent de sévir demain

Suite à l’assassinat le mardi dernier de trois frères bouchers, pris pour des malfaiteurs par les éléments d’un Comité de veille de Doumanzana, en Commune I du District de Bamako, plusieurs marchés de la Capitale et environ ont connu hier des pénuries de viande. Selon les responsables des syndicats de bouchers, il ne s’agit pas véritablement d’une grève des bouchers, mais d’une journée d’hommage en la mémoire de leurs collègues assassinés mardi 30 octobre 2018 à Doumazana. Toutefois, les bouchers menacent de se faire entendre, demain mercredi, si les enquêtes promises par les hautes autorités n’aboutissaient pas à l’arrestation des auteurs de ce crime.

Hier lundi, les responsables du Collectif des bouchers étaient en nombre au Commissariat du 6è arrondissement, sis à Korofina-Nord, pour s’enquérir de l’état d’avancement des enquêtes de l’assassinat de leurs camarades.

Très touché par l’atrocité de cet acte odieux, M. Zankè DIARRA, boucher au marché de Fadjila et non moins président des jeunes bouchers du Comité syndical de la rive gauche de Bamako, a bien voulu se prêter à nos questions par téléphone.

Selon M. DIARRA, contrairement à ce qui se raconte en ville, à savoir qu’il y a une grève de 3 jours des bouchers en cours, il s’agissait plutôt hier lundi d’une journée d’arrêt de travail, en hommage à leurs trois camarades, tués, le mardi dernier à Doumazana aux environs de 5h du matin par les éléments du Comité de veille de de ce quartier.

Le fait de ne pas travailler hier lundi est une manière de condamner avec la dernière rigueur cet acte criminel, nous explique-t-il.

Par ailleurs, poursuit Zanké DIARRA, au-delà de cette journée d’hommage, les bouchers du Mali lancent un ultimatum aux autorités compétentes pour ouvrir une vraie enquête afin d’arrêter les auteurs de ce lynchage.

« Nous avons été à la mairie de la Commune I et au Commissariat du 6è arrondissement pour exprimer notre ras-le-bol. Les autorités communales ont affirmé qu’elles sont au courant de la mise en place de ce comité de veille, toutefois le comité n’a pas reçu mandat d’exercer de la violence encore moins d’arrêter quelqu’un. Comme son nom l’indique, c’est un comité de veille, nous a précisé le maire», soutient le président des jeunes bouchers de la rive gauche qui ment en garde contre toute manipulation des faits par le chef de quartier de Doumanazana, lequel veut faire croire que les trois bouchers ont été tués par une foule et non par les éléments surexcités du Comité de veille.

M. DIARRA est formel : «Ce sont les éléments du Comité de veille de Doumazana qui ont bel et bien perpétré le meurtre des trois frères bouchers qui partaient tôt le matin à l’abattoir pour acheter de la viande, destinée à la vente de la journée». Et d’ajouter : «S’il n’y a pas d’interpellation des coupables dans cette affaire de bavure populaire, les bouchers ne baisseront pas les bras», menace M. Zankè DIARRA.

Alors, les bouchers du Mali se réservent le droit de se faire entendre, dès demain mercredi, si les enquêtes promises par les hautes autorités n’aboutissaient pas à l’arrestation des auteurs et complices de ce crime odieux.

Concernant, les rumeurs persistantes qui circulaient sur les réseaux sociaux, faisant état du décès de la mère des 3 bouchers tués, des suites d’une crise cardiaque due à la déception, le président des jeunes bouchers du Comité syndical de la rive gauche du District de Bamako dit n’avoir pas la confirmation.

A titre de rappel, trois jeunes frères bouchers de la même famille ont été tués le mardi 30 octobre aux environs de 5 heures du matin par les éléments du Comité de veille en patrouille dans le quartier de Doumazana, en Commune I du District de Bamako, où face à l’incapacité des forces de sécurité, les bandits armés opéraient comme s’ils étaient en terrain conquis.

Face à la tension qui couve, l’Etat doit prendre toute ses responsabilités, avant qu’il ne soit trop tard.

Affaire à suivre…

Par SABA BALLO

Source: info-matin

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