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Lutte contre l’insécurité alimentaire dans les cercles de Nara et Nioro : LA STRATEGIE DES PETITS BARRAGES

En plus de l’irrigation, ils retiennent les eaux de pluies pour les besoins domestiques, le maraichage, la pêche, l’abreuvement des animaux

repiquage riz niono office niger MALISitué à 382 km de Bamako, le cercle de Nara compte 211.745 âmes. Outre les Maures majoritaires, il est peuplé de Soninkés, Peulhs et Bambaras. L’agriculture, l’élevage et le commerce sont leurs principales activités. En plus du mauvais état de la route, le cercle de Nara a des problèmes d’approvisionnement alimentaire, d’eau et d’électricité. Il reçoit du riz de la ville de Niono, du mil de Ségou et Kolokani et des pommes de terre et des légumes du cercle de Kati. La migration des jeunes constitue un autre problème qui se pose à la localité.

Le cercle de Nioro du Sahel est, lui, situé à 432 km de Bamako. Sa population de 209.218 âmes est également composée de Maures, Soninkés, Peulhs et Bambaras. Ces différentes ethnies vivent des mêmes activités que celles de Nara. Nioro s’approvisionne en haricot et en riz à Kayes et Bamako. Selon les enquêtes des responsables du Programme national de lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans les cercles de Nara et de Nioro du Sahel (PLIAM), ces localités figurent parmi les 116 communes les plus vulnérables de notre pays.
Le commissaire à la Sécurité alimentaire, le Dr Nango Dembélé, a effectué du 4 au 7 juin une mission de terrain dans ces deux cercles. Objectifs : observer, superviser les activités et les ouvrages du PLIAM, apprécier les avancées, les contraintes de sa mise en œuvre, les difficultés dans l’atteinte des objectifs, rencontrer les partenaires et les responsables locaux, afin et discuter avec eux des réponses locales appropriées aux entraves rencontrées.
A Mourdiah, à 95 km de la ville de Nara, première étape de sa tournée, Nango Dembélé a visité le chantier du barrage de la commune. Long de 260 m, l’ouvrage est destiné à retenir les eaux de pluie pour le développement du maraichage. Le chantier a débuté le 17 mai dernier et prendra fin en août prochain. L’ouvrage va coûter 82 millions de Fcfa. Le commissaire à la sécurité alimentaire a aussi visité la toute nouvelle école construite par le Programme à Nara, avant de mettre le cap sur Nioro.
Là, Nango Dembélé a visité le barrage de la Faka. Avec ses 2 mètres de hauteur, cet ouvrage de retenue des eaux de pluies est destiné au maraichage, à l’élevage et à recharger la nappe phréatique. Le barrage arrose une trentaine de villages du cercle. Son coût total est de 60 millions de Fcfa. Le commissaire a visité les installations de l’adduction d’eau de Madonga à 2 km de Nioro. Outre la satisfaction des besoins en eau domestique, la retenue va permettre l’abreuvement du bétail. Il ravitaille 6 quartiers de Nioro.
Nango Dembélé a visité la caisse de microfinance « Kondo Jigima » et l’unité de récupération nutritionnelle de Nioro (URENI) avant de se rendre à Koukouroumé à 65 km de Nioro pour y inspecter le barrage. Avec ses 100 m de long et ses 5 m de large, l’ouvrage, en plus de l’irrigation, retient les eaux de pluies pour le maraichage, la pêche, l’abreuvement des animaux et relève le niveau de la nappe phréatique. La retenue dessert à peu près 10 villages voisins de Koukouroumé.
Nango Dembélé a visité le cabinet vétérinaire de proximité (CV PP), la banque de l’aliment-bétail et de céréales de Simby à 45 km de Nioro. La composante Appui aux collectivités locales, a précisé sa coordinatrice Mme Maïga Awa Tiona Coulibaly, mène des activités d’adaptation aux changements climatiques, de système d’analyse financière et améliore le circuit des dépenses publiques. Son objectif est de reverdir le cercle de Nara pour permettre un bon rendement des cultures, afin de lutter contre l’insécurité alimentaire, a-t-elle expliqué.
Le Programme de lutte contre l’insécurité alimentaire dans les cercles de Nara et de Nioro du Sahel a entrepris de réduire la souffrance des populations, constate Fidèle Dara, le coordinateur national du PLIAM. L’assistant de la représentante de la FAO, Modibo Touré, a, lui, rappelé que sa structure appuyait et accompagnait le gouvernement pour assurer la mise en œuvre et le suivi évaluation des activités du PLIAM sur le terrain.

QUATRE DIMENSIONS. A chacune des étapes de sa visite, le commissaire à la Sécurité alimentaire a rencontré et discuté avec les autorités administratives, politiques, coutumières, les partenaires et les responsables des composantes du programme de Nara et Nioro sur les forces, faiblesses et les synergies possibles pour atteindre les objectifs. « Sans une synergie d’actions, on ne pourra pas atteindre les objectifs fixés. Si le programme marche, le succès sera collectif. Et nous aurons gagné la lutte contre l’insécurité alimentaire dans les cercles de Nara et Nioro du Sahel », a-t-il expliqué.
Le Programme national de lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition couvre deux pays africains : le Mali et le Mozambique. Débutant en 2012 dans notre pays, le PLIAM couvre 27 communes des cercles de Nara et de Nioro. Il contribue à réduire, lutter, voire éliminer l’insécurité alimentaire et la malnutrition, améliorer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des groupes vulnérables dans les deux cercles. Tout en améliorant les revenus, le programme facilite l’accès aux marchés des petits producteurs, favorise un accès durable à une alimentation équilibrée et saine, aux services et infrastructures de base pour les groupes vulnérables.
Le PLIAM renforce également les capacités des acteurs dans l’analyse, la planification, la mise en œuvre et la coordination de stratégies de lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition au niveau national, local. Pour cela, il s’appuie sur 4 dimensions : disponibilité, accessibilité, utilisation et stabilité.
Le programme est aussi basé sur les composantes amélioration des productions agricole et agro-écologie, animale, nutrition, eau potable, appui aux collectivités locales (ACL), protection sociale, institution de micro-finance et développement de warrantage. Financé par la coopération belge au développement à travers le Fonds belge pour la sécurité alimentaire (FBSA), le programme intervient aussi dans l’agriculture, l’élevage, la santé, l’hydraulique et la décentralisation.
ONU-femmes, les Ong Solidarité mondiale (WSM), Vétérinaires sans frontières, Protos, SOS Faim, la micro-finance « Kondo Jigima », la Mutualité malienne, la Croix rouge belge, l’Initiative conseil développement (ICD) sont des partenaires du programme.
Doté d’un budget de 15,75 millions d’euros soit environ 1.033.200.000 Fcfa, il prend fin en 2016. Sa coordination globale est assurée par le commissariat à la Sécurité alimentaire.
S. Y WAGUE

source : L ‘ Essor

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