La Tribune Jeunes pour le Droit au Mali (TRIJEUD), sur financement du Fonds d’Héritage Africain pour la Justice Transitionnelle (ATJLF), a lancé, mercredi 13 avril, la 2è phase du Projet Justice Paix-Mali (PROJUSPA). Ce projet, d’une année, a pour objectif de lutter contre l’impunité à travers l’assistance aux victimes des violations des droits de l’homme.
C’est le siège de l’organisation, à l’ACI-2000, qui a servi de cadre au lancement du projet. C’était en présence du président de TRIJEUD, Abdouhamane Haïdara. Lequel avait à ses côtés le représentant de l’antenne de Bamako de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), Aly Goro et la présidente de l’Association des Femmes Victimes de Violations dans les Régions du nord du Mali (AFVVRM), Fatoumata Touré.
C’est à travers une cérémonie modeste mais symbolique que l’évènement s’est déroulé. Aux dires du Président de la TRIJEUD, l’assistance aux victimes des violations des droits de l’homme est plus qu’opportune dans le contexte actuel du Mali. C’est pourquoi, la TRIJEUD-Mali, avec ATJLF, entend apporter sa contribution après le succès de la première phase, qui était destinée aux localités de Gao, Mopti et Bamako.
Selon le Coordinateur, Amadou Maïga, le PROJUSPA, financé à hauteur de 28 millions de FCFA, concernera la région de Mopti et le district de Bamako. Avec comme objectif de faciliter au moins à 1000 survivants l’accès à l’information et à 1250 autres l’accès aux antennes régionales de la CVJR. Et d’aider au moins 30 survivants des violations et ou abus des droits de l’homme. A cela s’ajoute la lutte contre l’impunité à travers la saisine des juridictions pour au moins deux personnes.
D’après lui, les activités prévues, sont entre autres, la campagne d’information et de sensibilisation des victimes sur la justice transitionnelle et le mandat de la CVJR, la prise en charge psychosociale.
Amadou Maïga, a informé de la mise en œuvre du projet, qui se fera avec les juristes communautaires dans les localités de Mopti et Bamako ainsi que les partenaires du PROJUSPA, à savoir la CVJR et les responsables des organisations des victimes des violations des droits de l’homme.
Parlant des difficultés rencontrées lors de la 1ère phase du projet à Gao, Mopti, le Coordinateur du PROJUSPA a souligné que certains ont refusé de porter plainte par peur de représailles de leur bourreau. A cela s’ajoute le manque de collaboration pour d’autres, estimant qu’ » ils ne vont rien y gagner comme argent « , a-t-il déploré. Ainsi, il a salué ATJLF pour son soutien financier dans la mise en œuvre du programme.
De son côté, le représentant de l’antenne du CVJR, Aly Goro, a remercié la TRIJEUD pour son appui, qui a fortement contribué à l’augmentation de l’accès à l’information par les victimes de violations graves de droit de l’homme. Pour finir, le chargé de programmes à ATJLF, Anael Kingue, a réitéré, via la visioconférence, son engagement à TRIJEUD-Mali ainsi qu’à ses partenaires pour l’atteinte des objectifs du programme. Elle a rappelé qu’ATJLF soutient des interventions de justice transitionnelle, localement pertinentes et adaptées au contexte dans les pays ciblés. Avant de déclarer lancé le PROJUSPA II.
Oumar BARRY
Source: L’Indépendant