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Lutte contre l’esclavage : le réseau G5 Sahel,l’association «TEMEDT» et le BIT font front commun

«L’esclavage est un crime contre l’humanité. Tous contre l’esclavage. Stop à l’esclavage. La société civile s’engage dans la lutte contre l’esclavage» sont des slogans d’un Forum régional contre l’esclavage organisé le mardi 8 juin 2021 dans un hôtel de la place par le Réseau G5 Sahel en partenariat avec l’Association pour la consolidation de la paix, le développement, la promotion et la protection des droits humains «Temedt» et le Bureau international du travail (BIT) à travers le Projet de lutte contre l’esclavage et la discrimination fondée sur l’esclavage.

Par définition, l’esclavage est le fait par un individu de maintenir son semblable dans des conditions ne lui permettant pas de jouir de tous ses droits. Ce forum régional se voulait un espace d’alerte et d’interpellation des décideurs politiques, des détenteurs des pouvoirs traditionnels et religieux. Il entendait aussi interpeller les leaders des organisations de la société civile, d’opinion et des médias à agir vigoureusement contre les pratiques de l’esclavage.

Le forum visait à élaborer une note criminalisant l’esclavage et à enclencher un plaidoyer vigoureux en vue d’inciter les autorités de la Transition à prendre des mesures contre cette mauvaise la pratique. Il s’inscrit en droite ligne de l’objectif spécifique 1 du Projet de lutte contre l’esclavage et la discrimination fondée sur l’esclavage au Mali relatif à l’amélioration de la connaissance et de la prise de connaissance des acteurs en matière d’esclavage et des pratiques analogues. Les participants à la rencontre sont venus des cinq États membres du G5 Sahel: Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad.

Dans son intervention, le président de «Temedt», Hallé Ousmane Cissé, a rappelé que son association qui a vu le jour à Ménaka le 12 août 2006, s’est fixée comme mission d’éradiquer l’esclavage dans notre pays, favoriser la création des conditions pour faire disparaitre les inégalités et les privilèges liés à l’ascendance. Elle entend aussi consolider la paix dans notre pays et promouvoir le développement pour tous et produire un manuel de lutte contre l’esclavage au Sahel assure le président de «Temedt».

Hallé Ousmane Cissé a indiqué que le choix de Bamako pour tenir ce forum était stratégique, car le Mali a, de nos jours, les cas les plus emblématiques de la problématique de l’esclavage. Et le président Cissé de révéler qu’en 2018, «Temedt» a été saisie pour des cas d’agressions physiques, des coups et blessures, d’interdiction de séjours, des actes de tortures, des intimidations, des viols, des menaces, des invectives, des injures, des déplacements forcés de citoyens chassés de leurs terroirs d’origine et souvent des morts d’hommes. Il a invité les autorités de la Transition à doter les juges d’un outil qui leur permettent de trancher les cas des exactions et discriminations liées à l’esclavage.

Le coordinateur national du Projet anti-esclavage et du BIT, Ibrahima Cissé, a rappelé que son Projet est financé par le département pour la démocratie, les lois et les droits humains de l’ambassade des États-Unis pour une durée de 32 mois (octobre 2020-juin 2023). Cet appui, a-t-il expliqué, se situe dans le cadre de la coopération de l’Organisation internationale du travail (OIT) à travers le programme pour le travail décent. Le Projet concerne les localités de Gossi (Région de Tombouctou), d’Anderamboukane et de Ménaka (Région de Ménaka). Il s’intéressera à la Région de Kayes à travers une recherche holistique sur l’esclavage.

De son côté, le secrétaire exécutif du Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage au Sahel,Ali Bouzou, a rappelé que le Mali et le Burkina Faso sontles seuls pays membres du Réseau qui ne disposent pas d’un arsenal juridique étoffé jusqu’à l’adoption d’une loi criminalisant l’esclavage.

Le directeur des affaires judiciaires et du sceau, Mohamed Maouloud Najim, soutiendra que l’esclavage est un phénomène abject sur la personne humaine et doit être banni par les instrumentsjuridiques. «Nous devons tous nous engager à respecter nos textes», a-t-il déclaré, ajoutant que le ministère de la Justice s’est engagé à la relecture des textes comme le code pénal.

Une minute de silence a été observée à la mémoire de Mountaga Diarisso, Youssouf Cissoko, Hamèye Cissoko et Gossi Cissoko, tous sauvagement assassinées le 1er septembre 2020 pour avoir tout simplement refusé le statut d’esclaves à Djandjoumé (Cercle de Nioro du Sahel).

Sidi Y. WAGUÉ

Source: Essor
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