Lutter contre les violences faites aux albinos, tel est l’objectif du plan d’action régional sur l’albinisme en Afrique. Ce plan vise à promouvoir les droits des albinos au Mali et en Afrique. Adopté en 2017, ce plan doit être appliqué avant 2021, date d’échéance.
Pourtant, depuis l’adoption de ce plan jusqu’à nos jours, les autorités maliennes peinent à l’appliquer. D’où cette précision de Mme Maiga Aminata Traoré : « Cette conférence est un début du processus de plaidoirie que nous allons lancer pour la mise en œuvre du plan d’action régional sur l’albinisme en Afrique ».
Rédigé par 26 organisations africaines, ce plan comporte quatre (4) grandes mesures à savoir : les mesures de prévention des albinos, celles de leur protection, les mesures de responsabilité, celles d’égalité et de non-discrimination des personnes atteintes de l’albinisme, a indiqué la présidente. Pour promouvoir les droits des albinos, les autorités doivent appliquer ces mesures, a-t-elle confié, soutenant qu’en 2019, ce plan d’action a été adopté à Niamey, au Niger, lors de la 35e session de l’Union africaine.
Vu l’irrespect de ces mesures, la présidente de l’A.M.P.A s’est ainsi donnée pour mission de plaider pour que le gouvernement malien les applique. « Ce plan d’action, poursuivait-elle, prend en compte les besoins spécifiques des albinos. Il répond à nos besoins sanitaires, d’éducation, en termes d’insertion économique, sociale et de réponse aux attaques et violences subies par les albinos. Ceux-ci sont, dit-elle, victimes de discriminations, d’injures, de rejet de la société, d’abandon total de certains parents ». Certes, il y a une loi votée pour la protection des handicapés, dont les albinos, mais, enchaîne-t-elle, nous voudrions que ce plan d’action soit adopté sous forme de politique nationale. Et d’annoncer que le nombre d’albinos déscolarisés s’accroisse de nos jours. Chose qui, selon elle, est due à de nombreuses difficultés. Suivant les mesures de ce plan en question, il est clair que d’ici 2021, des campagnes doivent être menées dans le pays pour éduquer et sensibiliser les gens sur l’albinisme. Ce afin d’atteindre 25 à 50% de la population du Mali signataire du document comportant ce plan d’action régional. « D’ici 2021, il s’agit aussi de collecter certaines données voire d’évaluer les besoins sécuritaires des albinos, d’identifier et traiter les causes fondamentales des attaques, d’appliquer efficacement la loi en réponse aux attaques et violences faites aux albinos, d’examiner les cadres législatifs y compris ceux analogues au trafic d’organes, à la sorcellerie et à la médecine traditionnelle, de former les enseignants, les éducateurs, les agents de santé sur l’albinisme, d’apporter des aides sociales aux personnes atteintes d’albinisme… », telles restent, entre autres, certaines mesures prévues par le plan d’action. Via ces mesures, il s’agit de combattre l’impunité des auteurs, les suppôts et commanditaires des assassinats menés contre les albinos, de soutenir les victimes, de créer le poste d’agent spécialisé dans le domaine de l’albinisme dans un ministère, de faciliter leur accès à des soins adéquats …
Abordant dans le même sens, Mamadou Sissoko précise que les albinos restent confronter à des problèmes dus à leur peau, les problèmes de vue, d’attaques et même d’assassinat. À l’entendre, ce plan d’action a été mis en place entre 2015 et 2016 par des pays différents. C’est à partir de 2019 que les présidents de l’UA ont signé le document, explique-t-il, déplorant que le Mali n’a, à présent, pas pu appliquer ces mesures. Or, dit-il, ce plan d’action prend fin en 2021. « De cette conférence, il s’agit de rappeler aux autorités qu’elles n’arrivent pas à respecter les mesures de ce plan d’action alors qu’elles s’étaient engagées à le faire à travers l’UA », confie M. Sissoko.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays-Mali