Conscient de la nécessité de prévenir et de combattre les pratiques déclinatoires et promouvoir l’égalité, l’initiative du Pole des actions d’intégration des droit humains en Afrique (PACINDHA), en collaboration avec Onu-Femmes, vient de lancer le projet «Appui à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles à travers l’implication des hommes et des garçons comme vecteur de changement». D’une durée de deux ans, ce projet couvre les six communes du district de Bamako ; les localités de Bafoulabé et Sadiola dans la région de Kayes ; les cercles de Sikasso, Kadiolo et Nièna dans la région de Sikasso.
Financé à hauteur de 200 millions de francs CFA par Onu-Femmes, à travers la coopération allemande, le lancement officiel des activités dudit projet a eu lieu, ce mercredi 28 août 2024, au Mémorial Modibo KEITA, au cours d’une cérémonie présidée par le représentant du gouverneur du district de Bamako, Mangoro KONATÉ. C’était en présence du coordinateur du PACINDHA, Amadou KONATE ; du coordinateur des chefs de quartier du district de Bamako, Seydou SANGARE ; du représentant de Onu-Femmes, Abdramane COULIBALY, etc.
Après le mot de bienvenue du maire de la commune III, Mme Djiré Aminata DIALLO, le coordinateur du PACINDHA, Amadou KONATE, a souligné que la réussite et l’efficacité durable des actions de défense des droits des femmes, de lutte contre l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles (VFF), doivent s’appuyer sur des acteurs clefs, notamment les représentants des confessions religieuses et les légitimités traditionnelles.
Et cela, à travers des renforcements de capacités, des transferts de connaissances techniques, de plaidoyer et de mobilisation communautaire.
«C’est un projet de plaidoyer, de renforcement des capacités pour prévenir les violences faites aux femmes et aux filles», a-t-il présenté. De nos jours, a-t-il fait savoir, il y a plusieurs types de violences auxquelles les femmes sont confrontées dans notre société.
Pour changer la donne, le PACINDHA, selon son coordinateur, a fait appel aux autorités traditionnelles afin de voir dans quelle mesure ces violences peuvent être conjurées.
«Nous demandons aux hommes et aux jeunes d’être très vigilants pour prévenir les cas de violence. Nous les invitons aussi à collaborer avec les services techniques de l’Etat, les forces de sécurité pour que, de plus en plus, nous renforçons les mesures de préventions et de protection», a-t-il expliqué.
Il ressort de son propos que notre pays a été endeuillé, ces derniers temps, par des cas d’assassinat graves à l’égard des femmes.
A travers ce projet, le PACINDHA entend œuvrer en collaboration avec les communautés, notamment les hommes et les jeunes, généralement auteurs de ces genres de violences, pour éviter ces genres de drame.
A l’entame de son propos, le représentant du Gouverneur du District de Bamako, Mangoro KONATE, a salué l’initiative du PACINDHA et Onu-Femmes.
Pour lui, les violences faites aux femmes et aux filles constituent une atteinte grave à leur droit les plus fondamentaux et entraînent parfois des graves conséquences dont entre autres : des coups et blessures, la privation des droits, le décès de la victime, des préjudices physiques et morales, les viols, l’exploitation sexuelles des filles, des fins de commerces, etc.
Mangoro KONATÉ a souligné que le contexte sociopolitique de notre pays est favorable à la protection des droits des femmes car les considérations discriminatoires sont en nette régression.
D’ailleurs, a-t-il fait savoir, la Promotion et la protection des droits des femmes et des filles est perceptible à travers des actions de développement et des réformes dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la protection sociale.
Par ailleurs, au plan international, le Mali a ratifié toutes les conventions relatives à la protection des droits de l’homme et celles relatives à l’élimination des violences à l’égard de la femme et de l’enfant.
Malgré ce bilan relativement positif, Mangoro KONATE trouve que beaucoup d’efforts restent à faire dans le domaine de la promotion des droits des femmes et des enfants à cause de l’importance des pesanteurs culturelles qui justifient la persistance des violences et certaines pratiques néfastes préjudiciables à l’épanouissement des femmes et des filles.
En somme, les femmes sont souvent réduites à leur rôle reproductif de mère et limitées à assumer l’identité d’épouse construite sur des normes et pratiques défavorables souvent justifiées par les communautés pour appuyer les inégalités.
Par Abdoulaye OUATTARA