La direction générale de l’Office central des stupéfiants (OCS) a procédé, lundi, dans la Commune rurale de Dio gare, Cercle de Kati, à la destruction de près de 10 tonnes de produits stupéfiants et psychotropes, pour une valeur d’environ un milliard de Fcfa saisis, a constaté l’AMAP.
Ces drogues, saisies en 2018 par les unités de l’OCS et autres services de lutte contre le trafic de drogue dans notre pays, sont de 8,163 tonnes de cannabis, 7,6 kg d’héroïnes, 0,4 kilogrammes de métamphétamine, 2,250 kg de cocaïne et 2,778 kilogrammes de produits pharmaceutiques contrefaits.
Intervenant après l’incinération des stupéfiants, le Directeur de l’OCS, le magistrat Lieutenant-colonel, Adama Tounkara, a déclaré à la presse que le rôle principal de l’Office central de stupéfiants est de coordonner la lutte contre les produits stupéfiants. C’est dans ce cadre, a expliqué M. Tounkara, que son service procède, « depuis plusieurs années, à la destruction de ces produits toxiques et dangereux pour la santé humaine ».
L’objectif est de permettre aux personnes, qui ont encore des doutes, de comprendre que ces produits sont nuisibles à la santé. Cette incinération publique, en présence des hommes de médias répond, aussi, selon lui, à un souci de transparence, car beaucoup de personnes pensent que les produits saisis sont recyclés, après. ‘Cet exercice témoigne, selon le Magistrat Lt colonel Tounkara, de la volonté des pouvoirs publics de lutter farouchement contre le trafic de drogue dans notre pays ».
Toutefois, pour plus d’efficacité dans la lutte contre ce fléau, il est nécessaire de renforcer davantage la coopération au niveau régional et international, selon lui. D’où la tenue, en mars dernier, au Mali d’une rencontre avec les pays voisins pour mutualiser les informations dont chacun dispose, avec pour objectif de voir comment améliorer les opérations à mener sur le terrain pour lutter efficacement contre le trafic de drogues et des produits illicites pharmaceutiques.
Par ailleurs, le directeur général de l’OCS a appelé les autorités à mettre à la disposition de ses services, dans les années à venir, une infrastructure moderne pour incinérer les produits saisis. Il a confié, à cet effet, que la destruction à ciel ouvert de ces produits peut engendrer des problèmes environnementaux et sanitaires aux habitants des villages voisins.
De son côté, le procureur du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, également procureur de la République près le tribunal de Grande instance de la commune VI du district de Bamako, Boubacar Sidiki Samaké, a confirmé que ces campagnes d’incinération organisées, chaque année, participent à la lutte contre le trafic illicite de produits pharmaceutiques et de drogues.
«Les produits incinérés permettent de sauver cette franche de la jeunesse devenue consommateur», a argumenté le procureur du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, avant d’inviter à resserrer désormais les rangs contre le trafic de drogues.
Pour atteindre cet objectif, le procureur Samaké a suggéré la mise en place de plusieurs antennes de l’OCS. « Pour cela, il faudra, a-t-il dit, multiplier l’effectif et mettre l’accent sur la coordination et la complémentarité des autres services de polices judicaires, d’une manière générale ». Pour lui, une grande complémentarité doit être aussi recherchée avec les services des douanes. Ce qui contribuera, selon lui, à alimenter le volume d’affaires de l’Office central de stupéfiants.
AKC/MD
Source: AMAP